Souvent, lorsque quelqu’un me
demande pourquoi j’ai quitté le Maroc, je réponds par le silence, parce qu’il
ne m’est pas simple de répondre de manière satisfaisante à cette question.
Parfois, je réponds par un rire.
Il m’arrive aussi de dire, en riant, que je suis parti parce
que je ne suis pas resté, ou que je suis parti parce que je connais.
Dans tous ces cas, je crois que
c’est une manière de signifier qu’il vaut mieux parler d’autre chose.
Il m’est arrivé d’écrire[1] que
je n’étais pas dans « la justification » à posteriori, en notant que
j’ai quitté le Maroc pour fuir l’atmosphère avilissante entretenue et répandue
par un régime corrompu, fondé sur l’imposture, et maintenu par le système
colonialo-impérialo-sioniste.
À
l’époque où j’ai décidé de partir, je ne m’exprimais pas ainsi, mais je ne le
sentais peut-être pas autrement.
J’ai quitté le Maroc surtout pour ramener mon épouse au pays qu’elle a
quitté afin de m’accompagner, pour protéger nos enfants et ─ je le dis en mots que je n’étais pas en mesure
d’utiliser à l’époque ─ « pour ne
pas me faire vider de ce qui me remplit avant même que je ne sois de ce
monde ».[2]
BOUAZZA
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