Au Maroc, ils sont appelés
« lhrraaga ».[1]
Les « brûleurs ».
Ce sont des personnes qui
tentent, à partir du Maghreb,[2] à
bord d’embarcations de fortune,[3] de
quitter l’Afrique, pour atteindre l’Europe[4] où
ils sont considérés, lorsqu’ils y arrivent,[5] comme
« clandestins ».[6]
« Brûleurs » parce que
avant de se lancer dans cette tentative d’atteindre des côtes européennes, ils
brûlent tous les documents qui peuvent permettre de les identifier et donc de
les expulser vers les pays de départ.
Des pays où sévissent des régimes fondés sur l’imposture, le crime, la
trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche,
le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la torture,
l’enfermement, la négation de l’être humain.
Avec ces régimes, pour les
populations qui y subissent les horreurs, l’Afrique est un bagne, un continent
où la merde gicle et dégouline de partout.
Nauséabonde.
L’esclavage a fait des ravages.
Le colonialisme n’a rien épargné.
Le système
colonialo-impérialo-sioniste continue d’alimenter, d’entretenir et de répandre
les ordures et la pourriture.
Les régimes mis en place par ce
système, sont tenus de tout mettre en œuvre afin de servir les intérêts de
leurs employeurs, qui parfois s’en débarrassent, pour les remplacer par leurs
semblables en ayant recours à un « autre » discours destiné à
maintenir la confusion et la manipulation.
Ces employeurs, qui connaissent
mieux que quiconque leurs employés et qui n’ignorent rien de leurs pratiques,
savent qu’ils sont assoiffés de sang, d’argent et de vices, qu’ils sodomisent et
massacrent des hommes, violent, méprisent, humilient et tuent des femmes, s’adonnent
à la pédophilie et font disparaître des enfants.
Ce qui a été appelé
« l’indépendance dans l’interdépendance »,[7]
« la révolution » ou la fin de l’apartheid, n’a pas débarrassé les
« indigènes » de l’asservissement, des persécutions, de l’oppression,
de l’exploitation, de l’arbitraire, des enfermements, des tortures, des
humiliations, des vexations, des injustices et autres.
Les criminels mis à la
« tête » des « États » d’Afrique ont des comptes bancaires
partout, des lingots d’or, des pierres précieuses, des bijoux de grande valeur,
des fermes modèles, des haras, des propriétés immobilières sans nombre, des
résidences dans les « grandes capitales » et au bord de « plages
pour milliardaires », des palaces, des tableaux de peintres de renom, des
cabarets, des boîtes de nuit, des salles de jeu, des restaurants, des voitures
luxueuses, des avions, des bateaux.
Ils affament et détruisent avec
l’appui de leurs employeurs, investissent dans les lieux de la débauche, se
font livrer par vols entiers des débauchés dits stars, artistes et autres, des
alcools et des drogues à profusion, des mets pour « civilisés » que
les « barbares » ne connaissent même pas de nom, raffolent de sexe
sans frontières et de partouzes.
Ils salissent et souillent tout, recourent à la dépravation, à la
censure, aux usurpations, aux falsifications, aux trafics, aux trahisons, aux
tromperies, aux tricheries, aux enlèvements, aux séquestrations, aux
emprisonnements, aux supplices, aux liquidations, aux tueries, aux massacres et
autres à des degrés inimaginables.
Les « empires
coloniaux » ont peut-être disparu, mais pas les effets du colonialisme.
Le système colonialo-impérialo-sioniste
a imposé à des populations entières de par le monde de chercher des moyens de
subsistance dans des conditions, le plus souvent, atroces.
Beaucoup parmi elles, rurales, se
sont trouvées dans des faubourgs de villes nouvelles coloniales, contraintes de
s’adapter à des modes de survie dans des bidonvilles.
Ces populations ont connu la
transplantation forcée dans leur pays d’origine, avant qu’elles ne soient
poussées à le quitter parfois pour fournir la main d’œuvre, taillable et corvéable
à merci, dont les métropoles avaient besoin.
Le processus migratoire ne peut
pas être compris en occultant l’histoire de la transplantation d’êtres de
sociétés rurales, d’êtres colonisés, maintenus dans l’ignorance, dépossédés,
sans moyens, dans des sociétés industrialisées qui par de multiples mécanismes
ont imposé et imposent leur domination.
Les pays d’Afrique restent pour
les employeurs des réserves de matières premières et de main d’œuvre, des
marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les militaires, des
terrains d’expérimentations des armements, des lieux de pédophilie et autres «
loisirs pour touristes », des dépotoirs multiples et variées et des
décharges d’immondices.
Ces pays sont dotés d’une armée et
d’une police très opérationnelles pour les oppressions et les massacres des
populations.
À
cet effet, le système colonialo-impérialo-sioniste leur vend les armes nécessaires
et se charge de la formation.
Ces armes sont vendues au prix
fort par ce trafiquant, qui alimente, oriente, entretient et contrôle les
conflits armés entre ses employés.
Doté d’avions bombardiers des
plus performants dans les exterminations, d’une flotte maritime pour les
agressions, d’innombrables chars de carnage, de missiles, d’équipements
militaires les plus récents, d’armements sophistiqués, d’armes nucléaires, le système
colonialo-impérialo-sioniste répand la terreur.
Dans ce domaine, une certaine
« préséance » est reconnue à la France en Afrique, qu’elle continue
de considérer comme sa « chose ».[8]
Depuis un certain temps, l’Europe
ne veut plus que ces « hrraaga » émigrent pour atteindre « la
forteresse ».
Elle fait tout afin d’empêcher leur
venue, mais ces « brûleurs » sont décidés à tout faire pour s’évader
du bagne d’Afrique.[9]
Ils n’ont rien à perdre.
Ils continuent de mourir pour
fuir ce qu’ils ne peuvent plus supporter.
Afin de les contenir, l’Europe
verse des sommes énormes à ses employés [10] pour
qu’ils usent de tous les moyens de rétention.
Par ailleurs, en plus des possibilités
illimitées de chaque État d’Europe, l’Union Européenne a mis en place une force[11] avec
des avions, des hélicoptères, des navires et autres, destinés à renforcer « la
forteresse ».
Le jeudi 3 octobre 2013,[12] un
rafiot a fait naufrage, encore une fois, au large de l’île italienne de
Lampedusa,[13] entraînant la mort de
centaines de personnes, qui s’ajoutent aux milliers d’autres naufragés[14] dans
la mer contrôlée par cette Europe où ils rêvaient de survivre plus décemment que
dans le bagne d’Afrique.
Les criminels installés à la
« tête » des « États » d’Afrique s’en foutent bien sûr.
Complètement.[15]
BOUAZZA
[1]
Lhrraaqa, alharraaqa (hrraaga, hrraaqa) pluriel de lhrraag, alharraag (hrraag,
harraaq) du verbe ″haraqa″ en arabe, qui signifie brûler (les ″r″
roulés).
[2] Afrique du Nord, mais des
personnes viennent d’autres régions d’Afrique et partent aussi d’autres
régions.
[5] Ce qui n’est pas toujours
le cas.
Et avec ce phénomène, la mer devient synonyme de
cimetière pour beaucoup de familles.
[7]
Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est
traduit dans les colonies par la multiplication des "États"
supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de
servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
[8] Ce qui ne signifie pas que
les autres métropoles se contentent de regarder .
[9] Cette main d’oeuvre
continue d’essayer d’arriver alors que souvent, la mort est au rendez-vous.
Elle veut atteindre la ″forteresse″, même s’il n’est plus fait appel à
elle, car elle n’arrive pas à se débarrasser de la merde qui gicle et dégouline
de partout au bagne d’Afrique.
[10] Qui
profitent par ailleurs des réseaux ″des
passeurs″ s’enrichissant des
sommes de plus en plus élevées que versent les candidats à l’évasion, que ces ″passeurs″ envoient à la mort.
[11] Frontex.
[12] Selon le calendrier dit
grégorien.
[13] Isola di Lampedusa, entre
l’île de Malte et la Tunisie.
[14] Le
but ici n’est pas de fournir les divers chiffres relatifs à ces naufrages.
Je ne fais que reprendre ce
dont j’ai déjà parlé.
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