- Je suis content que l’endroit
te plaise.
- Tu as entendu parler des
personnes mortes dans un naufrage, en Italie justement ?
Encore une coupe de
champagne ?
- Je ne dis pas non, il y a eu
beaucoup de morts ?
- Plus de trois cents.
Le rafiot avait à son bord, paraît-il,
plusieurs centaines de personnes, hommes, femmes, et enfants.
En comptant les survivants, il
manquerait encore beaucoup, qui ont disparu en mer.
- Quelle horreur.
- Ce n’est pas nouveau.
Les Africains font tout pour
arriver en Europe.
À
partir de Tanger[5] par exemple, ils
affrontent, depuis des années, les dangers dans des embarcations de fortune,
des barques tout simplement et l’Espagne ne compte pas les morts dans ce
cimetière qu’est devenue la mer.
- Mais pourquoi fuient-ils leur
pays ?
- C’est une bonne question.
Ce que je sais, c’est que le
Maroc touche beaucoup d’argent de l’Europe pour les retenir par tous les
moyens, car ils viennent de partout pour arriver à Tanger et tenter d’atteindre
l’Europe, mais cet argent, qui doit aussi atterrir dans la tirelire du palais,
ne change pas grand-chose aux réseaux qui s’enrichissent de ce marché et qui continuent
de s’enrichir.
- Sers moi encore du champagne.
J’ai séjourné au Maroc où j’ai
été invitée dans un grand palace pour parler de mon livre sur les vins et je
dois avouer, que j’étais loin de me douter que ce pays servait de base à ce
trafic aussi.
Je dois avouer également que je
me suis plus qu’éclatée, tu ne peux pas imaginer.
- Je connais, j’y étais plusieurs
fois et j’ai même un pied à terre là-bas.
- Tu m’inviteras j’espère.
- Si tu es gentille.
- Cette nuit, nous irons en boîte,
avant l’hôtel.[6]
BOUAZZA
[3] 3 octobre 2013 (selon le
calendrier dit grégorien).
[4] Isola di Lampedusa, entre
l’île de Malte et la Tunisie.
[5] Ville au Nord du Maroc,
sur l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée.
[6] Il connaît la boîte où il va l’emmener, un
cabaret-bordel où ils seront accueillis dans la pénombre, par des effluves bien
connues.
Des
lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels, des hétérosexuels, des travestis,
des gigolos et autres, entretiennent l’ambiance d’enfer recherché par les
clients et par les clientes.
À
l’hôtel, lorsqu’ils dormiront, pas avant le lever du jour, il pense qu’il va
encore faire ce rêve pénétrant dans lequel il est le maître de la finance et de
ses valeurs.
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