L’éthique de l’Islaam se résume
dans le fait que les croyants, attachés à Alqoraane et à Assonna,[1]
commandent[2] le
convenable[3] et
proscrivent[4] le blâmable.[5]
Lorsque
« almohaajiroune »,[6]
chassés de Makka par les ennemis de l’Islaam, sont arrivés à Yathrib,[7] ils
ont été accueillis par « alançaar »,[8] et
tous, dans l’amour d’Allaah et sous la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète
et Messager sur lui la bénédiction et la paix, chassé également de Makka, ont
porté l’esprit de fraternisation à un très haut degré.
L’Islaam enseigne que : « Les croyants sont des
frères ».[9]
D’après Anas qu’Allaah le
bénisse, Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la
paix a dit :
« Aucun d’entre vous ne sera
croyant tant qu’il n’aimera pas pour son frère[10] ce
qu’il aime pour lui-même ».[11]
Selon Abou Horayra[12]
qu’Allaah le bénisse, Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la
bénédiction et la paix a dit :
« Ne vous enviez pas,[13] ne
procédez pas aux surenchères,[14] ne
vous détestez pas,[15] ne
vous tournez pas le dos,[16] que
l’un ne procède pas à une vente sur la vente de l’autre[17] et
soyez, serviteurs d’Allaah,[18] des
frères.[19]
Almoslime est le frère d’almoslime,[20] il
ne commet pas d’injustice à son égard,[21] ne
lui ment pas [22] et ne le méprise pas.[23] La
piété[24] est
ici, a-t-il précisé en désignant trois fois sa poitrine.[25] Pour
être mauvais, il suffit de mépriser son frère moslime. Tout chez un moslime,
est sacré pour un autre moslime, sa personne,[26] ses
biens, son honneur ».[27]
L’esprit de fraternisation de la
communauté[28] a été très gravement
atteint en l’an 37[29] de
l’hégire[30] année de la terrible
bataille de Siffiine,[31] qui
marque une rupture et un déséquilibre dont les conséquences néfastes n’ont pas
cessé de s’aggraver depuis.
S’agissant de l’organisation,
cela signifie, en terme usuel d’aujourd’hui, que « l’État »[32] des
croyants, dont l’une des bases était l’esprit de fraternisation, a disparu.[33]
Les croyants eux, par la Miséricorde d’Allaah, sont partout, seront
toujours partout et continueront d’agir selon l’éthique de l’Islaam et l’esprit
de fraternisation.[34]
BOUAZZA
[1] Ce
qui se à la conduite de Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[4]
Yanehawne.
Alqoraane (Le Coran),
sourate 3 (chapitre 3), Aal ‘Imraane (le ″r″ roulé), La Famille De ‘Imraane,
aayate 110 (verset 110).
[6] Le ″r″
roulé, les exilés, les émigrés, ceux qui ont quitté Makka (la Mecque) pour l’exil à Yatrib, devenue Almadiina (Médine).
[9]
Alqoraane (Le Coran), sourate 49 (chapitre 49), Alhojoraate (le ″r″
roulé), Les Chambres, aayate 10 (verset 10).
[10] Le
croyant comme lui.
Il y a lieu de rappeler
qu’Alqoraane (Le Coran) est la continuation, la synthèse et le parachèvement du
Message d’Allaah.
Mohammad, l’ultime Prophète
et Messager sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le
transmettre.
Assonna a trait à la
conduite de Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsqu’on parle de hadiite
(hadit, hadiithe, hadith), cela renvoie à ce qui a été rapporté concernant la
conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et
la paix.
Alqoraane n’a de sens
qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna procède
d’Alqoraane.
[13] Laa
tahaaçadou.
[14] Laa
tanaajachou.
[15] Laa
tabaaghadou.
[17] Laa
yabi’e ba’dhokome ‘alaa bay’e ba’dh.
Ne surenchérissez pas les
uns sur les autres.
[18] ‘Ibaad Allaah.
[19] Ikhwaane.
[20] Le musulman est le frère
du musulman.
[21] Laa yadhlimoh.
[22] Laa yakdhiboh.
[24] Attaqwaa.
[25] Dans le cœur.
[26] Damoh, son sang.
[27] Hadiite rapporté par
Moslime.
[28] Alomma, la matrie.
[29] 657
selon le calendrier dit grégorien, un quart de siècle après la mort de
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, mort
survenue en 632 (11ème année de l’hégire).
[30]
Alhijra (le ″r″ roulé), l’émigration, l’exil qui
marque le départ de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction
et la paix et d’autres croyants de Makka, chassés par les ennemis de l’Islaam,
et l’arrivée à Almadiina.
[31] Siffin.
[32] L’utilisation de ce terme
n’exclut pas d’autres appellations.
[33] Ce qui a été dit et fait, ce qui se dit et se fait,
ce qui continuera de se dire et de se faire au sujet de ce qui est appelé ″le monde musulman″, pour nier
ou minimiser la gravité de la rupture et du déséquilibre profonds liés à la
bataille de l’an 37 de l’hégire, dont les conséquences néfastes se poursuivent,
vise à dénaturer, consciemment ou pas, l’essence de l’Islaam.
Je
ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.