mardi 10 juin 2014

RÉSUMÉ


Arrivé en France en 1970[1] pour poursuivre des études universitaires, j’y suis resté jusqu’en 1977.
Je me suis marié et avec mon épouse, nous sommes devenus parents.
Accompagnés de notre fils, nous avons quitté la France pour nous installer au Maroc.[2]
Au bout de quatre ans, au début desquels nous avons eu un second fils, nous sommes revenus, en France.
De 1977 à 1981, nous étions installés à Khémisset.[3]
Lorsque mon père[4] avait pris sa retraite de « magistrat du parquet », deux ans après mon retour, il s’était installé dans cette même « ville » pour ouvrir un cabinet d’avocat.[5]
En 1981, je suis revenu en France, où mon épouse m’a devancé de quelques semaines, avec nos deux fils.
J’ai quitté le Maroc un matin.
En plein été.
En pleine lumière.
À Casablanca,[6] j’ai pris un taxi pour l’aéroport.
Quelques semaines après des événements sanglants[7] qui ont eu lieu dans cette ville et ailleurs.
Des hommes, des femmes, des enfants en marche.
L’arsenal du maintien de l’ordre.
La panoplie répressive.
Des milliers d’arrestations.
Des camps de détention et de torture.
Des blessés, des tués.
Des procès en vertu de la loi colonialiste[8]sur les manifestations contraires à l’ordre et réprimant les atteintes au respect dû à l’autorité.
Dans le taxi, j’ai eu subitement l’impression de rouler sur des corps et d’éclabousser de sang tout ce qui m’entourait
J’avais hâte d’être dans l’avion.
Par la miséricorde d’Allaah, je suis toujours en France avec mon épouse, nos fils, les épouses de nos fils et nos petits-enfants : la louange est à Allaah.[9]
  
BOUAZZA



[1] Selon le calendrier dit grégorien.
[2] Almaghrib, Lmghrib (le r roulé).
[3] Lkhmiçaate, ville en région Zmmour (le r roulé), Zemmour.
[4] Son existence ici-bas s’est achevée le samedi 4 octobre 2008.
[5] Dont je me suis beaucoup occupé en qualité d’avocat stagiaire.
[6] Ddaar lbida, addaar albaydaa-e, la maison blanche (le ″r″ roulé).
[7] Qui ont eu lieu en juin 1981.
[8] Loi du 29 juin 1935, mise en place par la France colonialiste au Maroc colonisé, et appliqué par le système de l’indépendance dans l’interdépendance contre les indigènes.
Indépendance dans l’interdépendance″ : Statut octroyé par le colonialisme, l’impérialo-sionisme, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États", dont ceux dits musulmans, sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.

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