dimanche 26 janvier 2014

AIMER


Par la fenêtre, je l’observe avec délice.
Averse de sensations.
Coulée de sérénité.
Ruissellement de paix.
Émerveillement.
Reconnaissance.
Le couple célèbre l’union.
Mon coeur bat au rythme de l’inoublié.
Rythme du Sens et du Lien.
Rythme des couleurs originelles.
Rythme des graines qui germent.
Rythme des fleurs qui embaument le temps et l’espace.
Rythme des invocations.
Rythme de la louange.
Rythme du souvenir de Demain.
Rythme de la Lumière.
Rythme de l’Amour.
Des larmes jaillissent.
« Sont-elles des perles de la pensée, comme la rosée après une nuit noire : l’ultime de ce qu’un homme a pu ressentir et penser et que sa plume n’a pas pu traduire en mots ? »[1]
Je les souhaite larmes de miséricorde.
Une vague déferle.
« Une autre vague vient par-dessus la première et fulgure. Etincelle et ruisselle d’une vie nouvelle. Sans nombre, débordant par-delà les rives du temps, de l’éternité à l’éternité d’autres vagues naissent et meurent, se couvrant et se renouvelant, ajoutant leur vie à la vie. D’aussi loin qu’on les entende, toutes ont la même voix, répètent le même mot : paix, paix, paix … »[2]
Je me vois très âgé, avec des os qui fléchissent en moi et une tête allumée de blancheur, marchant à petits pas vers un petit jardin, un petit sac en plastique à la main avec des petits morceaux de pain, pour servir à manger à des pigeons.
Les pigeons m’entourent et au bout d’un moment, partent dans un envol majestueux et reviennent tournoyer au dessus de ma tête.
Je les fixe et mon rire se confond avec le claquement des ailes et me rappelle les vagues de la mer.
Je suis derrière la fenêtre.
Le couple de pigeons s’envole.[3]

  
BOUAZZA



[1] Driss Chraïbi (Driis chraaïbii), l’Homme du Livre, Balland-Eddif (Eddif, Maroc, 1994, Balland, France, 1995), 85.
[2] Driss Chraïbi (Driis Chraaïbii), la Civilisation ma Mère !..., Paris, éditions Denoël, 1972, P.13-14.

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