Sa mère est originaire du
« pays froid où le soleil est chaud ».[1]
Son père, selon l’expression
consacrée, est « français de souche ».
Elle est née peu de temps après
le mariage de ses parents dont la séparation est vite arrivée.
Sa garde a été confiée au père[2] qui en
a chargé ses parents.
Elle a ainsi été élevée[3] par
ses grands-parents paternels.
Les années sont passées.
Des saisons ont succédé aux
saisons.
Le temps s’est écoulé.
Les grands-parents ont vieilli.
La grand-mère, qui a la maladie
d’alzheimer,[4] est maintenant placée,
avec le grand-père, dans « un établissement médicalisé pour personnes
âgées ».
Les frais sont élevés et imposent
la mise en vente de la maison pour y faire face.
Elle est venue la voir avant
qu’elle ne soit achetée.
Que dire de ce qui s’en va et
comment parler de ce qui demeure ?
Que dire de ce qui cesse et
comment parler de ce qui commence ?
Que dire de ce qui a été et
comment parler de ce qui sera ?
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Larmes. [5]
BOUAZZA
[1] En parlant du Maroc où il était, de 1912 à 1925 selon
le calendrier dit grégorien, le Résident Général du colonialisme français, le
maréchal Louis Hubert Gonzalve Lyautey avait désigné ce pays, dans une des
formules dont il avait le secret disent encore ses adorateurs, comme étant le
pays froid où le soleil est chaud.
[2] ″La justice″ a tranché et a ″expliqué″ paraît-il, qu’elle ne voulait pas risquer
que la mère ″kidnappe″ ses enfants pour retourner au ″bled″.
Le ″droit de visite″
accordé à la mère était donc soumis à des règles plus que restrictives.
[3] Avec son frère aîné.
[4] Elle a perdu la mémoire et
ne la reconnaît plus.
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