dimanche 2 juin 2013

LMKHZN


« Le makhzen ».
Lmkhzn, almakhzane.
Terme arabe qui renvoi à magasin, et qui s’appliquait à l’origine à l’entrepôt de stockage des vivres accumulés par « le sultan ».[1]
Plus largement, le terme était utilisé pour désigner « le pouvoir » dans « le sultanat » du Mghrib,[2] « l’autorité » du sultan et de ses employés.
Avec le colonialisme, la France a pris en charge « le sultanat » et sa protection contre les populations qui n’ont jamais cessé la résistance.
Le colonialisme a introduit dans ce « protectorat » le terme « État » pour remplacer celui de « Mkhzn » et a mis en place les mécanismes qui ont transformé « le sultan » en « roi » et « le sultanat » en « monarchie héréditaire dite de droit divin ».
Et dans le cadre de ce qui a été appelé « l’indépendance dans l’interdépendance »,[3] la tyrannie sanguinaire consolidée au Maroc, est aujourd’hui mille et une fois plus armée que par le passé, pour continuer à imposer la servilité.
Ce régime est toujours appelé « lmkhzn » par les marocains.
Il est parmi les bons serviteurs du système colonialo-impérialo-sioniste.
Il n’y a pas si longtemps, dans les années cinquante,[4] des personnes au Maroc se précipitaient pour ramasser le crottin du cheval du « sultan » considéré comme procurant la « bénédiction » ![5]
C’était juste après le retour du « sultan » de Madagascar où le colonialisme l’avait installé avec sa famille, avant d’en faire le « héros »[6] de « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Pendant qu’il était à « madame Cascar »,[7] ses agents au « parti » dit de « l’istiqlaal »[8] demandaient aux populations de regarder la lune pour voir le portrait du « sultan » et soutenaient obstinément, que les populations voyaient le portrait du « sultan » en regardant la lune.
Et dans certains endroits, ces agents faisaient jurer « fidélité » aux nouveaux « adhérents » sur un annuaire téléphonique en leur faisant croire qu’ils juraient sur Le Coran.[9]
Les agents du « sultan » au sein de ce « parti » n’ont jamais cessé de mépriser les populations, et bénéficient toujours des « privilèges » de « l’indépendance dans l’interdépendance », en continuant les prosternations devant les « héritiers » du « héros ».
Les « personnalités » des autres « partis » ont appris comment se prosterner pour avoir une part du « gâteau », c’est à dire des biens des populations et du pays pillés avec l’appui du système colonialo-impérialo-sioniste servi en premier bien sûr.
L’imposture dégouline de partout.[10]

 BOUAZZA


[1] Du mot arabe soltaane, titre que s’attribuait au Maroc un personnage soutenu par un groupe ou plusieurs, un clan ou plus, appuyé par des moyens armés, religieux, économiques, culturels et autres, pour dominer une population, contrôler un territoire et exercer la tyrannie en imposant ce qui a été appelé en français un sultanat.
Avant le colonialisme, cette tyrannie avait du mal à s’imposer face aux luttes des populations et le pouvoir du sultan était limité à ce que le colonialisme a appelé Bled Lmkhzn (le pays du Makhzen) ou Maroc utile, face à ce qu’il a appelé Bled Siba (pays de l’anarchie ou Maroc inutile) pour désigner les régions qui contestaient le pouvoir du sultan.
La soldatesque colonialiste a fait en sorte  que  le sultanat regroupe le Maroc utile et le Maroc inutile.
″Le sultan est devenu roi et le sultanat a été transformé en monarchie héréditaire" dite "de droit divin.
Une tyrannie qui se réfère toujours à l’Islaam pour tenter de donner une sorte de légitimité à l’imposture que l’Islaam rejette, dénonce, condamne et combat.
Les croyants et les croyantes (almouminoune wa almouminaate) savent que des régimes de ce genre, n’ont rien à voir avec l’Islaam, que les individus placés à leur tête sont des imposteurs et que depuis des lustres, aucun État Musulman n’existe plus, nulle part.
[2] Le r roulé, Maroc.
[3] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États", dont celui du Maroc, sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[4] Période de l’octroi au Maroc par le colonialisme français "de l’indépendance dans l’interdépendance".
[5] Lbaraka (le "r" roulé) ; la baraka.
[6] Une société désagrégée est souvent un terrain fertile pour la culture des héros.
Une société saine n’a pas besoin de héros.
[7] Madagascar.
[8] De l’indépendance.
[9] Alqoraane (le "r" roulé).
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.

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