vendredi 31 mai 2013

« LA FEMME EXPERTE »



« La notion de famille […] est une réalité sociale aux multiples visages et significations. Et même si elle demeure - dans son acceptation large – une vertèbre centrale dans toute société humaine, l’étude des règles et des pratiques sociales qui entourent sa constitution, qui définissent sa fonction et les liens que les membres qui la composent peuvent entretenir entre eux, révèlent une grande diversité dans ce domaine. Les connaître et comprendre leurs logiques et leurs implications nous incite à plus de relativisme et à moins d’ethnocentrisme dans la rencontre avec l’autre ».[1]
En France par exemple,[2] le modèle familial dit « dominant », est celui de la famille dite « nucléaire ».
Ce modèle est basé sur le couple qui, lorsqu’il a des enfants, estime que seuls les parents ont la légitimité pour décider de ce qui concerne leur progéniture, qui est leur propriété.
Et aujourd’hui, au sein de ce couple, il arrive parfois que la mère s’arroge le rôle de « femme experte » pour s’attribuer l’apanage des décisions en sa qualité « de femme libérée ».
Dans ce duel qu’elle impose, elle ne permet pas que le père de l’enfant soit associé au « pouvoir » dont elle s’accapare et dont elle revendique l’exclusivité.
Il m’est déjà arrivé de préciser que de nos jours en France, il est presque de règle qu’une femme de ce genre, ne soit d’accord sur presque rien avec son conjoint.
Pour ne pas paraître « soumise » en effet,[3] elle est tenue de manifester son désaccord à tout bout de champ.
Il en va de sa « libération ».
Pour des raisons qu’elle se garde d’étayer, cette femme consent cependant à enfanter, tout en continuant de dénoncer « la menace d’atteinte à la libération de la femme, à travers la maternité » et de souligner qu’elle trouve « injuste » d’être enceinte pendant plusieurs mois, d’être obligée de souffrir pour accoucher, que la femme soit seule à souffrir et que le conjoint soit dispensé de grossesse.
Toute à ses occupations en dehors du « foyer familial », il est bien entendu plus qu’important pour elle que les taches dont s’occupent encore des personnes « non libérées » pour élever les enfants, soient confiées à des institutions,[4] à des nourrices, au mari, et à d’autres,[5] « afin de consolider sa libération ».
Mais il va de soi évidemment, que « personne en dehors d’elle, ne peut savoir ce qui est bon pour l’enfant ».
Même pas le père de l’enfant.
Et encore moins quelqu’un dit de la famille élargie.
Lorsque cette femme est issue du processus migratoire, principalement des colonies d’Afrique du Nord,[6] il arrive qu’elle fasse encore plus pour faire voir sa « libération ».
Elle prend les travers de la société dite d’accueil et en accentue les tares dont elle s’empare en les affichant comme des « valeurs » de son intégration et de son assimilation.[7]
 
BOUAZZA


[1] Mohamed Taleb (Mohammad Taalib), Famille et parenté : quelques repères anthropologiques, dossier Être parent, Le Furet, n°19, avril 1996, p.15.
[2] Et peut-être ailleurs.
[3] Comme les …
[4] Crèches par exemple.
[5] Des membres de la famille élargie par exemple.
[6] Maghreb.

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