vendredi 15 août 2014

NOUS N’AVONS PAS TROUVÉ


Jeune à Lkhmiçaate,[1] j’ai connu le quartier auquel les populations ont donné le nom de sa famille.
J’ai fait la connaissance de celle qui allait devenir sa grand-mère maternelle, par l’intermédiaire de l’une de mes soeurs, institutrice, qui la voyait épisodiquement.
Du temps s’est écoulé et un jour, dans la banlieue parisienne, j’ai rencontré la grand-mère, qui rendait visite à des membres de sa famille, installés en France.
C’est ainsi que j’ai appris que l’une des petites filles était étudiante dans ce pays où je suis installé depuis de longues années.
Du temps s’est écoulé et  une de mes soeurs, installée ici également, en m’invitant, avec mon épouse, à dîner chez elle, nous a présenté la petite fille en question, dont elle a fait la connaissance, je ne sais plus dans quelles circonstances.
Avec mon épouse, nous avons eu, diverses occasions de revoir la petite fille qui par la suite, a abandonné les études universitaires, sans mener à son terme sa thèse de troisième cycle et a commencé à faire « des petits boulots », afin de s’insérer dans le circuit professionnel.
Je la rencontrais de temps à autre, elle venait parfois nous voir, passait un moment en notre compagnie et nous expliquait que sa situation s’améliorait.
Mais nous avons appris par ma soeur installée en région parisienne, qui l’aide comme elle peut, que la petite fille a des problèmes.
Dans un premier temps, nous avons cherché à l’aider matériellement, mais nous nous sommes rendus compte que ses difficultés étaient profondes, surtout au niveau du mental et qu’elle n’arrivait même plus à effectuer des démarches pour déposer un dossier afin de bénéficier par exemple de la CMU,[2] car elle n’avait pas d’emploi et donc pas d’assuance maladie.[3]
Elle nous évitait, s’isolait et nous avons appris qu’elle n’avait plus de contacts avec les membres de sa famille.
Nous ne savons pas comment elle survit.
Elle risque de perdre son logement.
Elle a les symptômes de l’anorexie et d’autres complications.
Son état nous inquiète et nous nous sentons incapables de l’aider concrètement.
Avec ma soeur, mon épouse, nos fils[4] et les épouses de ses derniers, nous avons essayé de réfléchir aux moyens de la convaincre de déposer le dossier CMU par exemple, de la pousser à se soigner et la sortir de cette spirale qui risque de la pousser au pire.
Nous n’avons pas trouvé.
Qu’Allaah nous éclaire et nous guide.[5]

BOUAZZA



[1] Khémisset, ville au Maroc, en région Zmmour (le r roulé), Zemmour.
[2] Couverture Maladie Universelle, dispositif qui permet l’accès au soin lorsqu’une personne qui réside en France, n’a pas l’assurance maladie.
[3] Sécurité sociale.
[4] L’un de nos fils s’est demandé comment l’aider contre son gré ?
Comment savoir ce qui peut l’aider dans l’état dans lequel elle se trouve, même si la logique veut  que nous sachions ce qui pourrait concrètement la soulager ?
Certains, a-t-il poursuivi, en arrivent à imposer de force une ʺsolutionʺ pour éviter de tomber dans la non-assistance.
Et il a conclu que nous ne savons pas quoi faire en réalité.
L’autre a souligné que l'intention est une chose, mais que les moyens d'action efficaces en sont une autre, en rappelant  que très rares sont les personnes qui arrivent à vraiment faire le lien entre les deux dans la voie d'Allaah.
Les deux ont fait des invocations pour qu’Allaah la protège.

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