lundi 18 août 2014

CHACUN Á SA MANIÈRE


Nous vieillissons, chacun à sa manière.
Au crépuscule de notre existence, nous continuons notre parcours dans l’impermanence d’ici-bas, vers la permanence de l’au-delà.
Tu n’ignores pas ce qui compte du parcours qui a été le mien jusqu’à présent.
Je m’étais égaré.
J’ai erré.
Des saisons s’étaient consumées.
Des récoltes avaient succédé à d’autres récoltes.
Miséricorde.[1]
L’eau se répand.
Les plantes sortent de terre.[2]
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Observer les Signes.[3]
Lire le temps et l’espace.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Recevoir.
Transmettre.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Se rappeler de l’engagement.[4]
Reconnaissance.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Voir les mots qui se mettent en mouvement.
Qui font voler en éclats les illusions.
Gomment les chimères.
Regagnent le cœur.
Se diffusent dans tout l’être.
S’abreuver à la Source.
Saisir le Sens.
Renforcer le Lien.
Aimer à retrouver la raison.
« Par le soleil et par sa clarté.
Par la lune quand elle le suit.
Par le jour quand il l’éclaire.
Par la nuit quand elle l’enveloppe.
Par le ciel et par Celui qui l’a construit.
Par la terre et par Celui qui l’a étendue.
Par l’âme et par Celui qui l’a harmonieusement façonnée.
Et lui a inspiré son immoralité et sa piété.
A réussi celui qui l’a purifiée.
Et a perdu celui qui l’a corrompue ».[5]
Être à l’écoute : se remémorer, chercher, s’interroger, réfléchir, voir, analyser, raisonner, comprendre, élaborer, croire, aimer, partager, soutenir, accomplir, être reconnaissant, apprendre, réapprendre, se repentir, s’améliorer, choisir, agir, lutter, combattre, construire, garder confiance, témoigner, transmettre, devenir meilleur, agir,  résister et autres.
L’écoute qui se nourrit du Message d’Allaah.
Humilité.
Modestie.
Conviction.
Fermeté.
Détermination.
Des mots s’associent
Des souvenirs s’assemblent.
Des idées se rassemblent.
« Nous[6] avons créé l’être humain d’un choix d’argile. Puis Nous en fîmes un peu de liquide[7] dans un lieu sûr. Puis Nous avons fait du liquide une adhérence, puis de l’adhérence un morceau de chair, puis du morceau de chair Nous avons créé des os, et avons revêtu les os de chair, puis Nous en fîmes une autre créature. Béni soit Allaah, Le Meilleur des Créateurs. Puis après cela vous êtes appelés à mourir. Puis le jour de la résurrection vous serez ressuscités ».[8]
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Que dire de ce qui s’en va et comment parler de ce qui demeure ?
Que dire de ce qui cesse et comment parler de ce qui commence ?
Que dire de ce qui a été et comment parler de ce qui sera ?
« Ô humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et avons fait de vous des peuples et des tribus[9] afin que vous vous entreconnaissiez.[10] Le plus noble[11] d’entre vous auprès d’Allaah est le plus pieux ».[12]
Il était une fois, deux croyants qui faisaient du commerce.
Ils sont arrivés dans un lieu où les hommes et les femmes ne connaissaient pas lIslaam.
L’image, donnée par ces deux croyants a poussé des hommes et des femmes, de plus en plus nombreux, à chercher la compagnie de ces commerçants pour savoir comment ils font pour avoir des comportements exemplaires : droiture, franchise, intégrité, honnêteté, fidélité, équité, rigueur, humilité, modestie, dignité, endurance,[13] audace, piété et autres.
Ils ont alors appris que c’est l’éthique de l’Islaam[14] et ont décidé de faire ce qu’ils peuvent pour l’acquérir.
En me remémorant, il m’arrive de pleurer.
Il a été rapporté qu’il y a plusieurs siècles à Almadiina,[15] ‘Omar Ibn Alkhattaab[16] qu’Allaah le bénisse, chef de l’État des croyants et des croyantes,[17] pleurait en regardant une personne absorbée dans des actes dits de dévotion, qui n’avaient rien à voir avec les prescriptions de l’Islaam.
Des compagnons souhaitant faire cesser ses larmes, s’étaient empressés de lui faire remarquer que la personne n’était pas musulmane.
‘Omar qu’Allaah le bénisse, a répondu que c’était pour cette raison qu’il pleurait, expliquant que les œuvres d’une personne qui n’Adore pas Allaah l’Unique, comme Allaah le demande, sont des œuvres vaines.
Ces « larmes sont-elles des perles de la pensée, comme la rosée après une nuit noire : l’ultime de ce qu’un homme a pu ressentir et penser et que sa plume n’a pas pu traduire en mots ? »[18]
J’aimerais tant faire marche arrière pour refaire autrement certaines choses.
J’aimerais tant faire ce qui me vient d’avant que je ne sois.
J’aimerais tant que mes larmes, comme l’eau qui s’infiltre dans la terre pour la désaltérer et désaltérer les plantes, irriguent encore et encore les graines pour que germent les fleurs de mon cœur.
J’aimerais tant faire entendre le murmure de l’eau qui rappelle que nous sommes à Allaah et à Lui nous retournons.[19]
« Ô être humain ! Qu’est-ce qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur, Le Généreux ? »[20]
Je fais de mon mieux pour poursuivre ma marche au rythme de laa Ilaah illaa Allaah, Mohammad Raçoul[21] Allaah.[22]
« Avec des os qui fléchissent en moi et une tête allumée de blancheur, j’avance à petits pas vers un petit jardin, un petit sac en plastique à la main avec des petits morceaux de pain, pour servir à manger à des pigeons.
Les pigeons m’entourent et au bout d’un moment, partent dans un envol majestueux et reviennent tournoyer au dessus de ma tête ».
Je les fixe et mon rictus devient un sourire, puis un rire qui se confond avec le claquement des ailes et me rappelle les vagues de la mer ».[23]
La marche continue.
« La louange est à Allaah Seigneur des cieux et seigneur de la terre, Seigneur des univers ».[24]
Je l’invoque pour qu’Il m’accueille, Demain, parmi les heureux.
« Ô âme sereine. Retourne à ton Seigneur satisfaite et donnant satisfaction.[25] Entre parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».[26]
  

BOUAZZA




[1] Rahma (le ʺrʺ roulé).
[2] ʺIl fait sortir le vivant du mort et Il fait sortir le mort du vivant et fait revivre la terre après sa mort. Et c’est ainsi que vous serez ressuscitésʺ.
[2] Alqoraane (Le Coran), sourate 30 (chapitre 30), Arroume (ʺrʺ roulé), aayate 19 (verset 19).
[3] Aayaate.
[4] Et lorsque ton Seigneur tira des reins des fils d’Aadame leur progéniture et les fit témoigner contre eux-mêmes : Ne suis-Je pas votre Seigneur ? Ils dirent : Si, nous en témoignons
Alqoraane (Le Coran), sourate 7 (chapitre 7), sourate Ala’raaf, L’Enceinte du Paradis, Les Limbes, aayate 172 (verset 172).
Il s’agit du fameux pacte pris par Allaah sur la race humaine dès sa création. C’est un acte de foi et d’allégeance selon lequel les enfants d’Adam sur lui la bénédiction et la paix, reconnaissent et attestent qu’Allaah est leur Seigneur-et-Maître en exclusivité et sans restriction aucune.
Donc chaque être humain est lié à sa naissance par ce pacte et s’il renie son Seigneur-et-Maître ou Lui donne quelque associé, il a manqué à son engagement et commis la plus grosse injustice.
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), Note en bas de la page 221.
[5] Alqoraane (Le Coran), sourate 91 (chapitre 91), Achchamç, Le Soleil, aayate 1 à aayate 10 (verset 1 au verset 10).
[6] Allaah.
[7] Goutte de sperme.
[8] Alqoraane (le Coran), sourate 23 (chapitre 23), Almouminoune, Les Croyants, aayate 12 à aayate 16 (verset 12 au verset 16).
[9] Qabaail.
[10] Lita’aarafou (le "r" roulé), afin que vous vous connaissiez entre vous.
[11] Généreux.
[12] Alqoraane (le Coran), sourate 49 (chapitre 49), Alhojoraate (le "r" roulé), Les chambres, aayate13 (verset13).
[13] Sabr (le r roulé).
[14] L’Islaam, depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat.
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Aujourd’hui, et depuis des lustres, l’État des croyants et des croyantes (almouminoune wa almouminaate) n’existe plus, nulle part.
Les ″États″ qui prétendent l’être sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement et autres.
L’Islaam les dénonce, les rejette, les condamne, les combat.
L’État des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part, mais les membres de la communauté (alomma, la matrie) des croyants et des croyantes sont partout et seront partout, par la miséricorde d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
[15] Médine, en Arabie (autrefois Yathrib).
[16] Compagnon de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsque, à la mort d’Abou Bakr Assiddiiq, la désignation de ‘Omar Ibn Alkhattaab pour lui succéder  à la tête de l’État a eu lieu, ‘Omar Ibn Alkhattab, tout en acceptant de servir et d’assumer ses responsabilités, n’a pas manqué de s’interroger sur la politique à suivre afin d’assurer au mieux sa fonction dans le respect du Message d’Allaah et des enseignements de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Il a exprimé en public sa crainte devant cette lourde tâche et sa peur de faillir à son devoir vis à vis des croyants et des croyantes.
Dans l’assistance, des personnes l’ont rassuré et lui ont fait savoir que tout manquement à sa mission serait combattu, au besoin par les armes.
Après les avoir écoutés, ‘Omar a remercié Allaah qui a fait de lui un membre de cette prodigieuse Omma d’Alqoraane et d’Assonna (du Coran et de la pratique de l’ultime Prophète et Messager, Mohammad sur lui la bénédiction et la paix, chargé par Allaah de continuer et de finir la mission confiée aux Prophètes et aux Messagers précédents, sur eux la bénédiction et la paix).
Après Abou Bakr Assidiiq et‘Omar Ibn Alkhattaab, il y a eu ‘Othmaane Ibn ‘Affaane et ‘Aliyy Ibn Abii Taalib (‘Ali).
Ce sont les quatre chefs de l’État des croyants et des croyantes, dits alkholafaa-e arraachidoune(les successeurs bien guidés).
Ils étaient des compagnons de Mohammad, l’ultime prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[17] Almouminoune wa almouminaate.
[18] Driss Chraïbi (Driis chraaïbii), l’Homme du Livre, Balland-Eddif (Eddif, Maroc, 1994, Balland, France, 1995), p. 85.
[19] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara, La Vache, aayate 155 et aayate 156 (verset 155 et verset 156).
[20] Alqoraane (Le Coran), sourate 82 (chapitre 82), Alinefitaar ((Le ″r roulé), La Fissuration, aayate 6 (verset 6).
[21] Le ″r roulé.
[22] Il n’y a de Divinité qu’Allaah, Mohammad est le Messager d’Allaah.
Mohammad est l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[23] Lignes composées en 1992, selon le calendrier dit grégorien.
[24] Alqoraane (Le Coran), sourate 46 (chapitre 46), Aljaathiya, L’Agenouillée, aayate 36, (verset 36).
[25] Raadiya mardiya (les r roulés).
[26] Alqoraane (Le Coran), sourate 89 (chapitre 89), Alfajr (le r roulé), L’Aube, aayate 27 à aayate 30 (verset 27 au verset 30).
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :

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