Nous vieillissons, chacun à sa manière.
Au crépuscule de notre existence, nous continuons notre
parcours dans l’impermanence d’ici-bas, vers la permanence de l’au-delà.
Tu
n’ignores pas ce qui compte du parcours qui a été le mien jusqu’à présent.
Je m’étais égaré.
J’ai erré.
Des saisons s’étaient consumées.
Des récoltes avaient succédé à
d’autres récoltes.
Miséricorde.[1]
L’eau se répand.
Les
plantes sortent de terre.[2]
Sont-ils
égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Observer les Signes.[3]
Lire
le temps et l’espace.
Sont-ils
égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Recevoir.
Transmettre.
Sont-ils
égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Se rappeler
de l’engagement.[4]
Reconnaissance.
Sont-ils
égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Voir
les mots qui se mettent en mouvement.
Qui
font voler en éclats les illusions.
Gomment
les chimères.
Regagnent
le cœur.
Se diffusent
dans tout l’être.
S’abreuver
à la Source.
Saisir
le Sens.
Renforcer
le Lien.
Aimer
à retrouver la raison.
« Par
le soleil et par sa clarté.
Par
la lune quand elle le suit.
Par
le jour quand il l’éclaire.
Par
la nuit quand elle l’enveloppe.
Par
le ciel et par Celui qui l’a construit.
Par
la terre et par Celui qui l’a étendue.
Par
l’âme et par Celui qui l’a harmonieusement façonnée.
Et
lui a inspiré son immoralité et sa piété.
A
réussi celui qui l’a purifiée.
Et a
perdu celui qui l’a corrompue ».[5]
Être
à l’écoute : se remémorer, chercher, s’interroger, réfléchir, voir,
analyser, raisonner, comprendre, élaborer, croire, aimer, partager, soutenir,
accomplir, être reconnaissant, apprendre, réapprendre, se repentir,
s’améliorer, choisir, agir, lutter, combattre, construire, garder confiance,
témoigner, transmettre, devenir meilleur, agir,
résister et autres.
L’écoute
qui se nourrit du Message d’Allaah.
Humilité.
Modestie.
Conviction.
Fermeté.
Détermination.
Des
mots s’associent
Des
souvenirs s’assemblent.
Des
idées se rassemblent.
« Nous[6] avons
créé l’être humain d’un choix d’argile. Puis Nous en fîmes un peu de liquide[7] dans un
lieu sûr. Puis Nous avons fait du liquide une adhérence, puis de l’adhérence un
morceau de chair, puis du morceau de chair Nous avons créé des os, et avons
revêtu les os de chair, puis Nous en fîmes une autre créature. Béni soit
Allaah, Le Meilleur des Créateurs. Puis après cela vous êtes appelés à mourir.
Puis le jour de la résurrection vous serez ressuscités ».[8]
Flots
de pensées.
Averses
d’images.
Afflux
de sensations.
Que
dire de ce qui s’en va et comment parler de ce qui demeure ?
Que
dire de ce qui cesse et comment parler de ce qui commence ?
Que
dire de ce qui a été et comment parler de ce qui sera ?
« Ô
humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et avons fait
de vous des peuples et des tribus[9] afin que
vous vous entreconnaissiez.[10] Le plus
noble[11] d’entre
vous auprès d’Allaah est le plus pieux ».[12]
Il
était une fois, deux croyants qui faisaient du commerce.
Ils
sont arrivés dans un lieu où les hommes et les femmes ne connaissaient pas lIslaam.
L’image,
donnée par ces deux croyants a poussé des hommes et des femmes, de plus en plus
nombreux, à chercher la compagnie de ces commerçants pour savoir comment ils
font pour avoir des comportements exemplaires : droiture, franchise,
intégrité, honnêteté, fidélité, équité, rigueur, humilité, modestie, dignité,
endurance,[13]
audace, piété et autres.
Ils
ont alors appris que c’est l’éthique de l’Islaam[14] et ont
décidé de faire ce qu’ils peuvent pour l’acquérir.
En me remémorant, il m’arrive de pleurer.
Il a été rapporté qu’il y a
plusieurs siècles à Almadiina,[15]
‘Omar Ibn Alkhattaab[16]
qu’Allaah le bénisse, chef de l’État des croyants et des croyantes,[17]
pleurait en regardant une personne absorbée dans des actes dits de dévotion,
qui n’avaient rien à voir avec les prescriptions de l’Islaam.
Des compagnons souhaitant faire
cesser ses larmes, s’étaient empressés de lui faire remarquer que la personne
n’était pas musulmane.
‘Omar qu’Allaah le bénisse, a
répondu que c’était pour cette raison qu’il pleurait, expliquant que les œuvres
d’une personne qui n’Adore pas Allaah l’Unique, comme Allaah le demande,
sont des œuvres vaines.
Ces « larmes sont-elles des perles de la pensée,
comme la rosée après une nuit noire : l’ultime de ce qu’un homme a pu
ressentir et penser et que sa plume n’a pas pu traduire en mots ? »[18]
J’aimerais
tant faire marche arrière pour refaire autrement certaines choses.
J’aimerais
tant faire ce qui me vient d’avant que je ne sois.
J’aimerais
tant que mes larmes, comme l’eau qui s’infiltre dans la terre pour la désaltérer
et désaltérer les plantes, irriguent encore et encore les graines pour que
germent les fleurs de mon cœur.
J’aimerais
tant faire entendre le murmure de l’eau qui rappelle que nous sommes à Allaah
et à Lui nous retournons.[19]
« Ô
être humain ! Qu’est-ce qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur, Le
Généreux ? »[20]
Je
fais de mon mieux pour poursuivre ma marche au rythme de laa Ilaah illaa
Allaah, Mohammad Raçoul[21] Allaah.[22]
« Avec
des os qui fléchissent en moi et une tête allumée de blancheur, j’avance à petits
pas vers un petit jardin, un petit sac en plastique à la main avec des petits
morceaux de pain, pour servir à manger à des pigeons.
Les
pigeons m’entourent et au bout d’un moment, partent dans un envol majestueux et
reviennent tournoyer au dessus de ma tête ».
Je
les fixe et mon rictus devient un sourire, puis un rire qui se confond avec le
claquement des ailes et me rappelle les vagues de la mer ».[23]
La
marche continue.
« La louange est à Allaah Seigneur des cieux et
seigneur de la terre, Seigneur des univers ».[24]
Je l’invoque pour qu’Il m’accueille, Demain, parmi les
heureux.
« Ô âme sereine. Retourne à ton Seigneur satisfaite et
donnant satisfaction.[25] Entre
parmi Mes serviteurs. Et entre dans Mon Paradis ».[26]
BOUAZZA
[1] Rahma (le ʺrʺ roulé).
[2] ʺIl
fait sortir le vivant du mort et Il fait sortir le mort du vivant et fait
revivre la terre après sa mort. Et c’est ainsi que vous serez ressuscitésʺ.
[2] Alqoraane
(Le Coran), sourate 30 (chapitre 30), Arroume (ʺrʺ roulé), aayate 19 (verset
19).
[3] Aayaate.
[4] ″Et lorsque ton Seigneur tira des reins des fils
d’Aadame leur progéniture et les fit témoigner contre eux-mêmes : ″Ne suis-Je pas votre Seigneur ?″ Ils dirent : ″Si, nous en
témoignons″
Alqoraane
(Le Coran), sourate 7 (chapitre 7), sourate Ala’raaf, L’Enceinte du Paradis,
Les Limbes, aayate 172 (verset 172).
″Il s’agit du fameux pacte pris par Allaah sur la race
humaine dès sa création. C’est un acte de foi et d’allégeance selon lequel les
enfants d’Adam sur lui la bénédiction et la paix, reconnaissent et attestent
qu’Allaah est leur Seigneur-et-Maître en exclusivité et sans restriction
aucune.
Donc chaque être humain est lié à sa naissance par ce
pacte et s’il renie son Seigneur-et-Maître ou Lui donne quelque associé, il a
manqué à son engagement et commis la plus grosse injustice″.
Salaah
Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran),
Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami,
cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), Note en bas de
la page 221.
[5]
Alqoraane (Le Coran), sourate 91 (chapitre 91), Achchamç, Le Soleil, aayate 1 à
aayate 10 (verset 1 au verset 10).
[6] Allaah.
[7]
Goutte de sperme.
[8]
Alqoraane (le Coran), sourate 23 (chapitre 23), Almouminoune, Les Croyants,
aayate 12 à aayate 16 (verset 12 au verset 16).
[9]
Qabaail.
[11]
Généreux.
[12]
Alqoraane (le Coran), sourate 49 (chapitre 49), Alhojoraate (le "r"
roulé), Les chambres, aayate13 (verset13).
[14] L’Islaam, depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction
et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah
le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de
clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de
pays, de nationalité, d’Etat.
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout
ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Aujourd’hui, et depuis des lustres, l’État des croyants et
des croyantes (almouminoune wa almouminaate) n’existe plus, nulle part.
Les
″États″ qui prétendent l’être sont fondés sur l’imposture, le crime, la
trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche,
le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la
torture, l’enfermement et autres.
L’Islaam les dénonce, les rejette, les condamne, les
combat.
L’État
des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part, mais les membres de la
communauté (alomma, la matrie) des croyants et des croyantes sont partout et
seront partout, par la miséricorde d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence
ici-bas.
[15]
Médine, en Arabie (autrefois Yathrib).
[16] Compagnon de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur
lui la bénédiction et la paix.
Lorsque,
à la mort d’Abou Bakr Assiddiiq, la désignation de ‘Omar Ibn Alkhattaab pour
lui succéder à la tête de l’État a eu
lieu, ‘Omar Ibn Alkhattab, tout en acceptant de servir et d’assumer ses
responsabilités, n’a pas manqué de s’interroger sur la politique à suivre afin
d’assurer au mieux sa fonction dans le respect du Message d’Allaah et des
enseignements de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction
et la paix.
Il
a exprimé en public sa crainte devant cette lourde tâche et sa peur de faillir
à son devoir vis à vis des croyants et des croyantes.
Dans
l’assistance, des personnes l’ont rassuré et lui ont fait savoir que tout
manquement à sa mission serait combattu, au besoin par les armes.
Après les avoir écoutés, ‘Omar a remercié Allaah qui a fait
de lui un membre de cette prodigieuse Omma d’Alqoraane et d’Assonna (du Coran
et de la pratique de l’ultime Prophète et Messager, Mohammad sur lui la
bénédiction et la paix, chargé par Allaah de continuer et de finir la mission
confiée aux Prophètes et aux Messagers précédents, sur eux la bénédiction et la
paix).
Après
Abou Bakr Assidiiq et‘Omar Ibn Alkhattaab, il y a eu ‘Othmaane Ibn ‘Affaane et
‘Aliyy Ibn Abii Taalib (‘Ali).
Ce
sont les quatre chefs de l’État des croyants et des croyantes, dits ″alkholafaa-e arraachidoune″ (les successeurs bien guidés).
Ils
étaient des compagnons de Mohammad, l’ultime prophète et Messager sur lui la
bénédiction et la paix.
[17] Almouminoune wa almouminaate.
[18] Driss Chraïbi (Driis
chraaïbii), l’Homme du Livre, Balland-Eddif (Eddif, Maroc, 1994,
Balland, France, 1995), p. 85.
[19]
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara, La Vache, aayate 155 et
aayate 156 (verset 155 et verset 156).
[20] Alqoraane (Le Coran), sourate 82 (chapitre
82), Alinefitaar ((Le ″r″
roulé), La Fissuration, aayate 6 (verset 6).
[22] Il n’y a de Divinité
qu’Allaah, Mohammad est le Messager d’Allaah.
Mohammad est l’ultime Prophète et Messager sur lui la
bénédiction et la paix.
[23] Lignes composées en 1992,
selon le calendrier dit grégorien.
[24] Alqoraane (Le Coran), sourate 46 (chapitre 46),
Aljaathiya, L’Agenouillée, aayate 36, (verset 36).
[26]
Alqoraane (Le Coran), sourate 89 (chapitre 89), Alfajr (le ″r″
roulé), L’Aube, aayate 27 à aayate 30 (verset 27 au verset 30).
Je
ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :
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