vendredi 19 avril 2013

LES BATTEMENTS DU CŒUR DE LA MÈRE

Au milieu de l’herbe, des coquelicots et des marguerites qui couvrent le champ les enfants sont à peine visibles.
Des rires sentent l’aube de la vie.
Ils sont presque tous là : Mjidou[1] et Malika sa soeur, Habib[2] et son frère, Mohammad, ‘Abd Allaah,[3] et Mkki, oulad khalti Hdda,[4] et d’autres encore.
Autour du champ, de splendides eucalyptus couvrent de leur ombrage un chemin qu’empruntent des chevaux.
Les enfants aiment se retrouver là, faire le plein de couleurs et de parfums, courir, passer au milieu des oiseaux, faire voler des cigognes, s’approcher des vaches, s’allonger et contempler le ciel.
Un rythme les accompagne.
Celui des battements du coeur de la mère.
Rythme que les enfants bénis gardent en eux.
Quelques années auparavant, un enfant était comme eux.
Des saisons ont succédé aux saisons et il s’est trouvé ailleurs.
Il voulait « être connu ».
Il l’est devenu en écrivant.
Et il n’a pas cessé de chercher son enfance.
Le rythme des battements du cœur de la mère.
À la fin de son existence ici-bas, il a été « rapatrié » pour être enterré, pas loin d’un champ où des rires sentent l’aube de la vie.
Larmes.
Ces « larmes sont-elles des perles de la pensée, comme la rosée après une nuit noire : l’ultime de ce qu’un homme a pu ressentir et penser et que sa plume n’a pas pu traduire en mots ? »[5]
 
BOUAZZA


[1]  ‘Abd Almajiid, le serviteur du Glorieux.
[2] Habiib.
[3] Le serviteur d’Allaah.
[4] Wlaad khaaltii Hddaa.
[5] Driss Chraïbi (Driis chraaïbii), l’Homme du Livre, Balland-Eddif (Eddif, Maroc, 1994, Balland, France, 1995), p. 85.
Je ne fais que reprendre ce dont j’ai déjà parlé.
Voir :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire