Au milieu de l’herbe, des
coquelicots et des marguerites qui couvrent le champ les enfants sont à peine
visibles.
Des rires sentent l’aube de la vie.
Ils sont presque tous là :
Mjidou[1] et Malika
sa soeur, Habib[2] et son frère, Mohammad,
‘Abd Allaah,[3] et Mkki, oulad khalti
Hdda,[4] et
d’autres encore.
Autour du champ, de splendides
eucalyptus couvrent de leur ombrage un chemin qu’empruntent des chevaux.
Les enfants aiment se retrouver là, faire le plein de
couleurs et de parfums, courir, passer au milieu des oiseaux, faire voler des
cigognes, s’approcher des vaches, s’allonger et contempler le ciel.
Un rythme les accompagne.
Celui des battements du coeur de la mère.
Rythme que les enfants bénis gardent en eux.
Quelques années auparavant, un enfant était comme eux.
Des saisons ont succédé aux saisons et il s’est trouvé
ailleurs.
Il voulait « être connu ».
Il l’est devenu en écrivant.
Et il n’a pas cessé de chercher son
enfance.
Le rythme des battements du cœur de
la mère.
À
la fin de son existence ici-bas, il a été « rapatrié » pour être enterré,
pas loin d’un champ où des rires sentent l’aube de la vie.
Larmes.
Ces
« larmes sont-elles des perles de la pensée, comme la rosée après une nuit
noire : l’ultime de ce qu’un homme a pu ressentir et penser et que sa
plume n’a pas pu traduire en mots ? »[5]
BOUAZZA
[1] ‘Abd Almajiid, le serviteur du Glorieux.
[2] Habiib.
[3] Le serviteur d’Allaah.
[4] Wlaad khaaltii Hddaa.
[5] Driss
Chraïbi (Driis chraaïbii), l’Homme du Livre, Balland-Eddif (Eddif,
Maroc, 1994, Balland, France, 1995), p. 85.
Je ne fais que reprendre ce
dont j’ai déjà parlé.
Voir :
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