mercredi 10 avril 2013

ELLE ET MOI



La première fois que je l’ai vue, c’était au début des années soixante dix,[1] au siège d’une association qui cherchait des bénévoles pour des cours d’alphabétisation dans des foyers pour travailleurs immigrés.[2]
Il n’y avait pas longtemps que j’étais en France pour des études universitaires.
Elle avait une maîtrise d’italien et préparait l’agrégation.
Nous sommes devenus la cheville ouvrière des cours d’alphabétisation et du militantisme auprès des travailleurs immigrés et parmi des étudiants.[3]
Elle n’avait pas eu l’agrégation et moi je ne m’étais pas présenté à tous les examens.[4]
Nous nous sommes considérés mariés, avant qu’une mairie, dans le Sud de la France, ne procède à l’enregistrement administratif du mariage.
Et j’ai pris l’engagement avec moi-même, de faire le maximum pour éviter le divorce.[5]
C’est la première fois que je parle de cet engagement pris avec moi-même.
En juillet, cela fera quarante ans que nous sommes mariés.
« Alhamdo lillaah ».[6]
Nos deux fils et leurs épouses sont parents.
Et nous sommes donc grands-parents.
Nous cheminons dans l’impermanence d’ici-bas vers la permanence de l’au-delà, en invoquant Allaah pour qu’Il nous pardonne le blâmable,[7] consolide le convenable[8] et déverse sur nous Sa miséricorde.[9]
 
BOUAZZA


[1] D’après le calendrier dit grégorien.
[2] Originaires principalement d’Afrique du Nord.
[3] Nous faisions ce que nous pouvions pour faire connaître la résistance des populations de Filistiine (Palestine) contre le colonialo-impérialo-sionisme.
[4] Par la suite, j’ai préparé et obtenu des diplômes, y compris lorsque j’étais salarié.
Elle a fait de même au début de son salariat.
[5] Ma mère a été divorcée et ses cinq enfants lui ont été arrachés.
J’avais à peine trois ans.
[6] La louange est à Allaah.
[7] Almonekar (le r roulé).
[8] Alma’rouf (le r roulé).

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