La première fois que je l’ai vue,
c’était au début des années soixante dix,[1] au
siège d’une association qui cherchait des bénévoles pour des cours
d’alphabétisation dans des foyers pour travailleurs immigrés.[2]
Il n’y avait pas longtemps que
j’étais en France pour des études universitaires.
Elle avait une maîtrise d’italien
et préparait l’agrégation.
Nous sommes devenus la cheville
ouvrière des cours d’alphabétisation et du militantisme auprès des travailleurs
immigrés et parmi des étudiants.[3]
Elle n’avait pas eu l’agrégation
et moi je ne m’étais pas présenté à tous les examens.[4]
Nous nous sommes considérés
mariés, avant qu’une mairie, dans le Sud de la France, ne procède à
l’enregistrement administratif du mariage.
Et j’ai pris l’engagement avec
moi-même, de faire le maximum pour éviter le divorce.[5]
C’est la première fois que je parle
de cet engagement pris avec moi-même.
En juillet, cela fera quarante
ans que nous sommes mariés.
« Alhamdo lillaah ».[6]
Nos deux fils et leurs épouses
sont parents.
Et nous sommes donc
grands-parents.
Nous cheminons dans
l’impermanence d’ici-bas vers la permanence de l’au-delà, en invoquant Allaah
pour qu’Il nous pardonne le blâmable,[7]
consolide le convenable[8] et déverse
sur nous Sa miséricorde.[9]
BOUAZZA
[1] D’après le calendrier dit
grégorien.
[2]
Originaires principalement d’Afrique du Nord.
[3] Nous
faisions ce que nous pouvions pour faire connaître la résistance des
populations de Filistiine (Palestine) contre le colonialo-impérialo-sionisme.
[4] Par la suite, j’ai préparé
et obtenu des diplômes, y compris lorsque j’étais salarié.
Elle a fait de même au début de son salariat.
[5] Ma mère a été divorcée et
ses cinq enfants lui ont été arrachés.
J’avais à peine trois ans.
[6] La louange est à Allaah.
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