jeudi 4 avril 2013

L’AFRIQUE DE SON PAPA



Il s’appelle Karim Wade.
Son papa, dans le cadre de « l’indépendance dans l’interdépendance »,[1] comme ailleurs en Afrique, était installé à la « tête » de « l’État » au Sénégal.[2]
Il voulait le rester à vie.
C’est « une tradition ».
Même sénile, il s’y accrochait.
Ses employeurs ont fini par le remplacer.[3]
Lorsqu’il était à la « tête » de « l’État » », il a fait de son fils un ministre[4] et lui a accordé plusieurs portefeuilles ministériels en même temps.
Il a installé sa fille, Syndiély,[5] au Palais qu’il occupait, comme conseillère de son papa.
C’est mignon n’est-ce pas ?
« Un vrai papa poule ».
Et tous deux, le fils et le père, [6] comme c’est aussi « une tradition », se sont mis à amasser, tout ce qui est amassable.
Le père, sénile, installé maintenant en France[7] après de « fidèles et loyaux services », ne sait plus combien il a amassé.[8]
Le fils, encore au Sénégal, est crédité de plus d’un milliard d’euros, sept cents milliards de francs CFA.[9]
De quoi nourrir tout le Sénégal pendant un certain temps.
C’est ainsi en Afrique avec « l’indépendance dans l’interdépendance » : lorsque les serviteurs du système colonialo-impérialo-sioniste se mettent à amasser, tout ce qui est amassable, ils ne font pas semblant : Tout y passe et la grande partie est stockée en métropole en France et ailleurs.[10]
Le fils ne voit pas pourquoi certains « jaloux » lui en veulent: Il n’a fait qu’obéir à son papa, dans l’esprit de « la tradition ».
C’est sacré en Afrique, non ?
Et le fils, comme le père, tout ce qui est sacré, il respecte.
C’est bien connu.
D’ailleurs il est, comme le père, « mu-sul-man ».
C’est dire s’il res-pecte.
« Mu-sul-man ».
Comme ceux installés par le système colonialo-impérialo-sioniste à la « tête » des « États » dits « musulmans » en Afrique et ailleurs.[11]



BOUAZZA


[1] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États", dont ceux dits musulmans, sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[2] Abdoulaye Wade, de 2000à 2012 (selon le calendrier dit grégorien).
[3] Il avait 86 ans lorsque ses employeurs l’ont remplacé.
[4] En France, François Mitterrand, le président de gauche, mis sur le trône du Palais de l’Élysée de 1981 à 1995, a installé son fils aîné Jean Christophe, au Palais, comme conseiller de son papa aux affaires africaines.
On l’appelait papamadi (papa m’a dit).
Après la mort de son père, il a été incarcéré, libéré sous caution (770.000 euros) et condamné dans une affaire de trafic d’armes avec l’Angola (l’Angolagate) à deux ans de prison, avec sursis, pour recel d’abus de biens sociauxet 375.000 euros d’amende.
Il a touché, dans ce qui a été découvert, 2,6 millions de dollars pour avoir servi d’intermédiaire au nommé Falcone.
Il n’a pas fait appel.
Dans cette affaire relevant de réseaux dits de Françafrique (Franceafrique) où la métropole continue de faire ce qu’elle veut dans ses colonies, il s’est trouvé devant les tribunaux avec des hommes politiques de la droite, comme Charles Pasqua, ministre de l’intérieur de François Mitterrand durant ce qui a été appelé la cohabitation (avec Jacques Chirac comme premier ministre et plus tard, Édouard Balladur).
En première instance, au tribunal correctionnel de Paris, Charles Pasqua a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis et 100.000 euros d’amende, pour trafic d’influence.
Il a été relaxé par la cour d’appel.
Jacques Chirac, le président de droite, mis sur le trône du Palais de l’Élysée de 1995 à 2007, a imité le président de gauche et a installé sa fille Claude, au Palais, comme chargée de la communication de son papa.
[5] Et en a fait aussi une conseillère à l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies).
[6] Pour ne pas dire toute la famille, épouse comprise.
[7] À Versailles.
[8] Lui seulement, sans parler de ses enfants et de son épouse Viviane.
[9] Unité monétaire des colonies dites francophones.
Yamina Benguigui, ministre de la gauche en France, chargée paraît-il de la francophonie, pourrait, peut-être, en parler.
Abdou Diouf, ancien président au Sénégal de 1981 à 2000, installé en France depuis son remplacement (c’est aussi une tradition d’être installé en métropole afin de mieux jouir de ce qui a été amassé), mis à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie, créée par la métropole, aurait certainement plus de choses à dire.
[10] Les garanties pour pouvoir mieux en jouir une fois remplacé dans la colonie, sont plus solides.

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