mardi 30 juin 2015

TA MÈRE L’A FAIT MILLE ET UNE FOIS

Au temps où je me décarcassais pour donner un coup de main (ou de pied) à des mineurs délinquants qui en avaient besoin pour laisser tomber la délinquance, je n’hésitais pas à donner une recette de « cuisine »
Je reprends celle du « poulet aux aubergines »,[1] qu’appréciait Larbii.[2]
Ré-capitulons :
Tu prends des aubergines (pas celles qui mettent des prunes aux caisses en stationnement interdit), tu les laves, tu coupes la queue (pas celle à laquelle tu penses), tu les partages en deux avec minutie (ou avec Nathalie si tu veux) et tu les mets dans l’eau salée.
Après, tu les épluches dans le sens de la longueur, en gardant à intervalles égaux, des parties de deux centimètres avec leur peau (c’est peut-être chiant, mais n’oublie pas que ta mère l’a fait mille et une fois avec amour).
Tu coupes en rondelles de deux centimètres d’épaisseur.
Tu étales sur un plat (je sais, tu aimes étaler, mais pas sur un plat).
Tu saupoudres de sel fin au fur et à mesure afin qu’elles ne noircissent pas (même si tu es basané et que tu n’a rien contre les noirs).
Tu fais frire à l’huile bouillante d’arachide (de Rachiid[3] si tu préfères) ou d’olive (comme le prénom de ta copine de l’école primaire Jules Ferry, je me rappelle).
Tu fais frire des deux côtés.
Tu laisses égoutter.
Le poulet, (pas celui qui t’a embarqué au commissariat pour « vérification d’identité »), tu le coupes, tu places les morceaux dans une cocotte (non pas celle que tout ton quartier connaît) avec tout ce qu’il faut : safran, gingembre, poivre, sel, coriandre, huile et deux verres d’eau.
Cuisson a feu doux.
Toute une vie s’il le faut.
Laisser le temps au thon[4] disaient certains zé certaines, en oubliant qu’il en faut pour le poulet aussi.
En cours de cuisson, tu ajoutes un peu d’eau si nécessaire.
Lorsque c’est cuit, tu mets dans un plat avec la sauce autour.
Les aubergines sont au dessus du poulet (parfois c’est l’inverse, mais pour cette fois, c’est ainsi).
Tu sers chaud.

Au moment de manger, n’oublie pas de partager ce délice, d’être reconnaissant pour les bienfait infinis qui te sont offerts, de penser à ta mère qui sait mettre les saveurs de l’amour dans chaque plat et sans laquelle les « recettes de cuisine » ne valent rien.[5]

BOUAZZA



[1] Latiifa bannaanii Smiirs (le ʺrʺ roulé), Latifa Bennani-Smires, la cuisine Marocaine, Casablanca (Maroc), Almadaariis (Almadariss), 1983, P. 103.
[2] Larbi, Al’arabii, l’Arabe (le ʺrʺ roulé).
[3] Rachid (le ʺrʺ roulé).
[4] Pour ne pas admettre que rien n’a changé avec la gauche au pouvoir et que la gauche et la droite c’est bonnet blanc et blanc bonnet, François Mitterrand, président de gauche de la République française de 1981 à 1995 aimait répéter avec ses chroniqueurs et niqueuses du parti socialiste qu’ ʺil faut laisser le temps au tempsʺ.
Ils prenaient des airs de je ne sais quoi pour parler du thon des sœurs Ise (le ʺtemps des cerisesʺ, une chanson de 1866 (selon le calendrier dit grégorien) qu’ils cherchaient à faire passer pour une chanson de ʺgaucheʺ de 1871, année du soulèvement populaire dit ʺCommune de Parisʺ).
La gauche ─ comme toutes les autres composantes de l’échiquier politique ─ n’est pas à une tromperie près !

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