mercredi 24 juin 2015

SAVEZ-VOUS CE QU’EST LA MÈRE ?

La « ville » de Lkhmiçaate[1] au Mghrib,[2]est à une cinquantaine de kilomètres à peine du « bourg » de Tiddaas.[3]
Lorsque mon père, fonctionnaire, y a été muté, j’avais à peine dix ans.
Ma mère pouvait venir nous voir.
C’étaient les premières visites dont je me souviens.
Il m’arrivait de mettre ma tête sur ses genoux.
Elle me caressait les cheveux et me grattait la tête.[4]
Elle parlait peu, presque à voix basse.
Comme si elle parlait à elle-même.
Elle fuyait les regards comme si sa présence était gênante.
Elle mangeait à peine.
Nous nous observions discrètement, mais intensément.
Aujourd’hui, lorsque je pense à elle, et c’est souvent, il arrive que les picotements de mes yeux annoncent les larmes qui parlent de sa place dans mon cœur.[5]
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Il m’arrive de penser aux ruines de ce qui était une humble habitation paysanne de ma mère, de son époux,[6] et de leurs enfants.[7]
Je pense aussi à avant, au lieu, dit ‘Icha[8] Mllouk, à quelques kilomètres de Tiddaas, en région Zmmour,[9] direction de Walmaas,[10] où je m’y rendais autrefois, devancé par mon cœur.
Je partais du souq[11] de Tiddaas, à travers la campagne.
À pied ou à dos de mulet.
Lors de mes visites, je tenais compagnie à ma mère, pendant qu’elle préparait à manger, dans ce qui servait de cuisine.
Je fixais son sourire.
Il sentait l’aube de la vie.
Je la regardais pétrir.
Ses doigts fins caressaient la pâte avec amour.
De temps à autre, elle ajoutait une petite branche de bois dans le four fait par elle-même.
Un four de terre, en forme de bol renversé avec une ouverture devant pour allumer le feu et introduire le pain à faire cuire, puis une ouverture au milieu pour dégager la fumée.
Par moments, la flamme éclairait son visage et lui donnait plus de chaleur.
Lorsqu’elle quittait la cuisine, elle se mettait en face d’une colline et semblait ailleurs.
Les étoiles qui embellissaient le ciel étaient dans ses yeux.
Son silence disait l’Essentiel.[12]
Parmi les mères que j’ai connues, certaines gagneraient à ne pas l’être.
Principalement celles qui ne soucient que d’afficher leur « émancipation », et qui souvent viennent de « la société d’en bas » comme dirait l’autre.[13]
J’ai déjà parlé plus d’une fois de l’épouse « émancipée », et précisé que de nos jours en France,[14] et un peu partout, il est presque de règle que l’épouse ne soit d’accord sur presque rien avec l’époux.
Pour ne pas être « ringarde », l’épouse est tenue de manifester son désaccord à tout bout de champ, surtout en présence d’autrui : c’est plus « moderne », plus « jouissif » et plus « excitant ».
Il en va de son « émancipation » !
La complémentarité entre les époux n’est pas « tendance », c’est même un frein à la « libération féminine » !
Une épouse « émancipée » se doit par conséquent de simuler ce qu’elle veut, de cultiver le bavardage, de s’agiter pour attirer l’attention, de profiter des autres, de renforcer les gesticulations pour paraître débordée, de multiplier les tricheries, d’éviter les personnes qu’elle n’arrive pas à tromper, de s’éloigner de celles qui ne sont pas dupes, de trahir la confiance, de préférer « autre chose » à la situation « handicapante » d’être mère.
Mais avec le temps et l’âge avançant, elle finit souvent par prendre en compte certains « paramètres », qu’elle est la seule bien sûr à pouvoir « expliquer », pour tomber enceinte.
L’épouse « émancipée » peut enfanter !
Cela ne veut pas dire qu’elle accepte d’être « enfermée dans le carcan maternel ».
Elle continue de trouver chiant d’être enceinte pendant plusieurs mois, d’être obligée de souffrir pour accoucher et d’être la seule à souffrir, alors que l’homme ne souffre pas !
Pour toutes ces raisons, et pour d’autres encore,[15] il est plus qu’important que les taches dont s’occupent des femmes « non émancipées » pour élever les enfants par exemple, soient confiées au mari, et à d’autres, afin de ne pas porter atteinte aux acquis de « l’émancipation féminine » !
Lorsque l’enfant est avec elle,[16] le mieux qu’elle sache faire c’est de le brimer, au nom de ce qu’elle considère comme « éducatif », et qui a trait en fait à son incohérence et à ses desideratas.
Elle le terrorise et devient parfois hystérique, quand il «  l’empêche de se reposer de sa fatigue »[17] par exemple.
Fermée à tout conseil et refusant l’écoute, c’est une emmerdeuse.
Une mère de ce genre cause d’énormes dégâts et le mari, généralement effacé devant elle, est impuissant à modifier quoi que ce soit.
Bien entendu, elle s’épuise à s’enduire d’une « couche de vernis » qu’elle tente d’utiliser comme un leurre, et use d’un langage qu’elle veut « sophistiqué », afin que n’apparaisse pas ce qu’elle veut camoufler.
Il arrive qu’une telle mère se réclame de l’Islaam.[18]
Lorsque c’est le cas, il est important qu’elle se corrige et se réforme sans tarder, qu’elle délaisse les pratiques repoussantes, et qu’elle fasse de son mieux pour s’améliorer dans la Voie d’Allaah.[19]
  
BOUAZZA




[1] Khémisset.
[2] Le "r" roulé, Maroc.
[3] Tiddas, Tedders.
[4] Est-ce pour cette raison que j’aime toujours qu’on me caresse les cheveux et qu'on me gratte la tête ?
[5] Ma mère, installée à l’époque dans la région de Tiddaas, a  été divorcée lorsque j’avais trois ans et mon père, en raison de son ʺpouvoirʺ, lui a arraché les enfants, mes trois soeurs, mon frère et moi, dont il s’est attribué la garde.
[6] Son cousin, son deuxième époux après le divorce avec mon père.
[7] Mes autres trois soeurs et mon frère (certaines personnes disent demi-soeurs et demi-frères).
[8] ‘Aa-i-cha, Aïcha.
[9] Zemmour (le "r" roulé).
[10] Walmas, Oulmès, en région Zayaane (Zayane).
[11] Souk, marché.
[12] Ma mère et mon père sont décédés.
[13] Que je ne connais pas.
[14] Pays où je suis installé depuis de nombreuses années.
[15] Qu’elle croit être seule à connaître.
[16] Car il faut bien qu’il y soit, à un moment ou à un autre n’est-ce pas ?
[17] Certaines passent beaucoup de temps à ne rien faire, y compris au ʺtravailʺ, à tenir compagnie à la couette plus que longuement, et se lamentent cependant, sans gêne aucune, d’être fatiguées de travailler !
[18] L’Islaam, depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat.
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les croyantes (almouminoune wa almouminaate) où qu’ils soient, sur la base du Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers.
Alqoraane est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix (sallaa Allaah ‘alayh wa sallame), a eu pour mission de le transmettre.
Assonna a trait à la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsqu’on parle de hadiite (hadite, hadiith, hadith), cela renvoie à ce qui a été rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna procède d’Alqoraane.
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Aujourd’hui, et depuis des lustres, l’État (ou la même institution appelée autrement) des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part.
Les ʺÉtats″ qui prétendent l’être sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement et autres.
L’Islaam les dénonce, les rejette, les condamne, les combat.
L’État des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part, mais les membres de la communauté (alomma, la matrie) des croyants et des croyantes sont partout et seront partout, par la miséricorde d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
Pour ce qui est des êtres humains, le  Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers, est adressé à toute l’humanité.
Les bavardages stériles, les divagations hystériques, les discours mensongers, les commentaires désobligeants, les déclarations arrogantes, les campagnes de dénigrement, les insultes continues, les vexations répétées, les sous-entendus outrageants, les élaborations humiliantes, les propagandes malfaisantes, les tromperies constantes, les combinaisons funestes, les amalgames cruels, les menaces ouvertes, les attaques brutales, les entreprises de démolition et autres pratiques immondes recourent au faux pour entretenir et maintenir la confusion, l’imposture.
ʺEt quiconque désire une religion autre que l’Islaam, ne sera point agrée et il sera dans l’au-delà parmi les perdantsʺ.
Alqoraane (Le Coran), sourate 3 (chapitre 3), Aal ‘Imraane, La Famille de ‘Imraane, aayate 85 (verset 85).

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