La « ville » de
Lkhmiçaate[1] au
Mghrib,[2]est
à une cinquantaine de kilomètres à peine du « bourg » de Tiddaas.[3]
Lorsque mon père, fonctionnaire, y
a été muté, j’avais à peine dix ans.
Ma mère pouvait venir nous voir.
C’étaient les premières visites
dont je me souviens.
Il m’arrivait de mettre ma tête sur
ses genoux.
Elle me caressait
les cheveux et me grattait la tête.[4]
Elle parlait peu, presque à voix
basse.
Comme si elle parlait à elle-même.
Elle fuyait les regards comme si sa
présence était gênante.
Elle mangeait à peine.
Nous nous observions discrètement,
mais intensément.
Aujourd’hui, lorsque je pense à
elle, et c’est souvent, il arrive que les picotements de mes yeux annoncent les
larmes qui parlent de sa place dans mon cœur.[5]
Flots
de pensées.
Averses
d’images.
Afflux
de sensations.
Il
m’arrive de penser aux ruines de ce qui était une humble habitation paysanne de
ma mère, de son époux,[6] et de
leurs enfants.[7]
Je
pense aussi à avant, au lieu, dit ‘Icha[8] Mllouk,
à quelques kilomètres de Tiddaas, en région Zmmour,[9]
direction de Walmaas,[10] où je
m’y rendais autrefois, devancé par mon cœur.
Je
partais du souq[11]
de Tiddaas, à travers la campagne.
À
pied ou à dos de mulet.
Lors
de mes visites, je tenais compagnie à ma mère, pendant qu’elle préparait à
manger, dans ce qui servait de cuisine.
Je
fixais son sourire.
Il
sentait l’aube de la vie.
Je la regardais pétrir.
Ses doigts fins caressaient la pâte avec amour.
De
temps à autre, elle ajoutait une petite branche de bois dans le four fait par elle-même.
Un
four de terre, en forme de bol renversé avec une ouverture devant pour allumer
le feu et introduire le pain à faire cuire, puis une ouverture au milieu pour
dégager la fumée.
Par
moments, la flamme éclairait son visage et lui donnait plus de chaleur.
Lorsqu’elle
quittait la cuisine, elle se mettait en face d’une colline et semblait
ailleurs.
Les
étoiles qui embellissaient le ciel étaient dans ses yeux.
Son
silence disait l’Essentiel.[12]
Parmi
les mères que j’ai connues, certaines gagneraient à ne pas l’être.
Principalement
celles qui ne soucient que d’afficher leur « émancipation », et qui
souvent viennent de « la société d’en bas » comme dirait l’autre.[13]
J’ai
déjà parlé plus d’une fois de l’épouse « émancipée », et précisé que
de nos jours en France,[14] et un
peu partout, il est presque de règle que l’épouse ne soit d’accord sur presque
rien avec l’époux.
Pour
ne pas être « ringarde », l’épouse est tenue de manifester son
désaccord à tout bout de champ, surtout en présence d’autrui : c’est plus
« moderne », plus « jouissif » et plus
« excitant ».
Il
en va de son « émancipation » !
La
complémentarité entre les époux n’est pas « tendance », c’est même un
frein à la « libération féminine » !
Une
épouse « émancipée » se doit par conséquent de simuler ce qu’elle
veut, de cultiver le bavardage, de s’agiter pour attirer l’attention, de
profiter des autres, de renforcer les gesticulations pour paraître débordée, de
multiplier les tricheries, d’éviter les personnes qu’elle n’arrive pas à
tromper, de s’éloigner de celles qui ne sont pas dupes, de trahir la confiance,
de préférer « autre chose » à la situation « handicapante »
d’être mère.
Mais
avec le temps et l’âge avançant, elle finit souvent par prendre en compte
certains « paramètres », qu’elle est la seule bien sûr à pouvoir
« expliquer », pour tomber enceinte.
L’épouse
« émancipée » peut enfanter !
Cela
ne veut pas dire qu’elle accepte d’être « enfermée dans le carcan
maternel ».
Elle
continue de trouver chiant d’être enceinte pendant plusieurs mois, d’être
obligée de souffrir pour accoucher et d’être la seule à souffrir, alors que
l’homme ne souffre pas !
Pour
toutes ces raisons, et pour d’autres encore,[15] il est
plus qu’important que les taches dont s’occupent des femmes « non
émancipées » pour élever les enfants par exemple, soient confiées au mari,
et à d’autres, afin de ne pas porter atteinte aux acquis de
« l’émancipation féminine » !
Lorsque
l’enfant est avec elle,[16] le
mieux qu’elle sache faire c’est de le brimer, au nom de ce qu’elle considère comme
« éducatif », et qui a trait en fait à son incohérence et à ses
desideratas.
Elle
le terrorise et devient parfois hystérique, quand il « l’empêche de se
reposer de sa fatigue »[17] par
exemple.
Fermée
à tout conseil et refusant l’écoute, c’est une emmerdeuse.
Une
mère de ce genre cause d’énormes dégâts et le mari, généralement effacé devant
elle, est impuissant à modifier quoi que ce soit.
Bien entendu, elle s’épuise à s’enduire d’une
« couche de vernis » qu’elle tente d’utiliser comme un leurre, et use
d’un langage qu’elle veut « sophistiqué », afin que n’apparaisse pas
ce qu’elle veut camoufler.
Il arrive qu’une telle mère se réclame de l’Islaam.[18]
Lorsque c’est le cas, il est important qu’elle se corrige
et se réforme sans tarder, qu’elle délaisse les pratiques repoussantes, et qu’elle
fasse de son mieux pour s’améliorer dans la Voie d’Allaah.[19]
BOUAZZA
[1] Khémisset.
[3] Tiddas, Tedders.
[4] Est-ce pour cette raison
que j’aime toujours qu’on me caresse les cheveux et qu'on me gratte la tête ?
[5] Ma
mère, installée à l’époque dans la région de Tiddaas, a été divorcée lorsque j’avais trois ans et mon
père, en raison de son ʺpouvoirʺ, lui a arraché les enfants, mes trois soeurs,
mon frère et moi, dont il s’est attribué la garde.
[6] Son cousin, son deuxième
époux après le divorce avec mon père.
[7] Mes autres trois soeurs et
mon frère (certaines personnes disent demi-soeurs et demi-frères).
[8] ‘Aa-i-cha, Aïcha.
[10] Walmas, Oulmès, en région
Zayaane (Zayane).
[11] Souk, marché.
[12] Ma mère et mon père sont
décédés.
[13] Que je ne connais pas.
[14] Pays où je suis installé
depuis de nombreuses années.
[15] Qu’elle croit être seule
à connaître.
[16] Car il faut bien qu’il y
soit, à un moment ou à un autre n’est-ce pas ?
[17]
Certaines passent beaucoup de temps à ne rien faire, y compris au ʺtravailʺ, à
tenir compagnie à la couette plus que longuement, et se lamentent cependant,
sans gêne aucune, d’être fatiguées de travailler !
[18] L’Islaam, depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction
et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah
le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de
clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de
pays, de nationalité, d’Etat.
L’Islaam c’est ce qui unit les croyants et les
croyantes (almouminoune wa almouminaate) où qu’ils soient, sur la base du
Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des univers.
Alqoraane
est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah
L’Unique, Le Seigneur des univers.
Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix (sallaa Allaah
‘alayh wa sallame), a eu pour mission de le transmettre.
Assonna
a trait à la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la
bénédiction et la paix.
Lorsqu’on
parle de hadiite (hadite, hadiith, hadith), cela renvoie à ce qui a été
rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur
lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane
n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna
procède d’Alqoraane.
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout
ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Aujourd’hui, et depuis des lustres, l’État (ou la même
institution appelée autrement) des croyants et des croyantes n’existe plus,
nulle part.
Les
ʺÉtats″ qui prétendent l’être sont fondés sur l’imposture, le crime, la
trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche,
le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la
torture, l’enfermement et autres.
L’Islaam les dénonce, les rejette, les condamne, les
combat.
L’État
des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part, mais les membres de la
communauté (alomma, la matrie) des croyants et des croyantes sont partout et
seront partout, par la miséricorde d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence
ici-bas.
Pour ce qui est des êtres humains, le Message d’Allaah L’Unique, Le Seigneur des
univers, est adressé à toute l’humanité.
Les bavardages stériles, les divagations hystériques,
les discours mensongers, les commentaires désobligeants, les déclarations
arrogantes, les campagnes de dénigrement, les insultes continues, les vexations
répétées, les sous-entendus outrageants, les élaborations humiliantes, les
propagandes malfaisantes, les tromperies constantes, les combinaisons funestes,
les amalgames cruels, les menaces ouvertes, les attaques brutales, les
entreprises de démolition et autres pratiques immondes recourent au faux pour
entretenir et maintenir la confusion, l’imposture.
ʺEt quiconque désire une religion autre que l’Islaam,
ne sera point agrée et il sera dans l’au-delà parmi les perdantsʺ.
Alqoraane
(Le Coran), sourate 3 (chapitre 3), Aal ‘Imraane, La Famille de ‘Imraane,
aayate 85 (verset 85).
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