Nous sommes de « la même
génération » comme dirait l’autre.
Comme moi, jeune bachelier, il a
quitté la colonie pour la métropole, afin d’entreprendre des études
universitaires, il y a de cela quelques dizaines d’années.
Et puis il est toujours en France,
à la retraite, comme moi, après du travail de salarié subalterne, que la
métropole sait réserver à ses colonisés bardés de diplômes métrpolitains, colonisés
dont elle a octroyé « l’indépendance dans l’interdépendance »,
aux « États » des pays d’origine.
Il a épousé une métropolitaine, moi
aussi, et nous sommes tous les deux pères.
Je n’ai pas divorcé, lui si.
Il n’est pas encore grand-père, moi
oui.
Nous nous sommes connus un peu
avant la retraite, dans un emploi où nous faisions ce que nous pouvions, afin
« d’aider » des jeunes délinquants, pratiquement tous issus du
processus migratoire, et dont le père et la mère, ou l’un des deux parents,
sont originaires des colonies d’Afrique.
Il faisait semblant « d’y
croire », moi pas.
J’ai rencontré son épouse, au temps
où il était encore marié, et leur fils.
Il a rencontré la mienne et connaît
nos deux fils.
Nous nous sommes perdus de vue.
Mes appels téléphoniques
n’aboutissaient plus, et les messages sur internet restaient sans réponse.
Et voilà je reçois sur ma
« boîte mail », les nouveaux coordonnées de la sienne.
Sans tarder, je lui est envoyé un
message, puis deux, puis trois.
Et sa réponse est arrivée, il y a
de cela quelques jours :
J’ai bien reçu tes messages et je
t’en remercie.
J’avais perdu tous mes contacts
parce que je n’étais pas en bons termes avec la technique et que certains
petits problèmes m’embêtaient.
J’ai perdu mon téléphone portable
avec des coordonnées.
Sur l’ordinateur aussi, tombé en
panne sèche, avec la carte mère hors service.
De plus, sur mon téléphone fixe, je
ne recevais que de la publicité.
C’est ainsi que je me suis un peu
isolé, volontairement et involontairement, pour « prendre du recul ».
Actuellement, mon fils est à Montréal
pour terminer son cursus universitaire, et prospecter pour trouver un travail sur place.
La France reste un pays mystérieux
pour moi et j’ai du mal à comprendre où nous mènent les politiques.
Et pour couronner le tout, la
situation au Mali me dépasse.
Pour ne pas mettre ma santé en jeu,
je crois que je commence à prendre du recul par rapport à beaucoup de choses.
Que les années 60 sont loin,
loin…..
Quelle humanité !!!!
Je baisse les bras et surtout je ne
crois plus en la bonté de l’homme avec toutes les horreurs et les trahisons
dont il est responsable.
Tes deux textes me font voir, en
dépit de ta désillusion, que tu restes toujours attentif, en essayant toujours
de combattre.
Ton indignation est patente mais
….Comment changer ce monde où la seule valeur gagnante et corruptrice reste le
fric toujours le fric ?
Quant aux naufragés de la mer qui
tentent d’atteindre l’Europe, lorsqu’ils échappent à la mort, ils retrouvent
l’enfer de l’indifférence et tous les autres mots qu’ils ont essayé de laisser
derrière eux.
J’ai entendu des commentaires sur
les morts qui m’accompagneront dans l’au-delà.
Je ne pensais pas que la tragédie
de ces malheureux pouvait susciter tant de haine.
Désolé de te faire un roman, je te
remercie de m’avoir écrit après un si long silence de ma part. J’ai pensé à
toi et à ta famille, ton épouse et les enfants.
Je te souhaite de passer un bon
mois de ramadan.
J’ai répondu :
Je suis très content d'avoir de tes
nouvelles qui me tiennent compagnie en cette journée de jeûne.
Je t'ai lu avec gourmandise et
j'espère que ton « désenchantement » n'est pas du pessimisme, mais du
pragmatisme inhérent à notre génération d'Africains "sacrifiés".
J'espère que ton fils va trouver du
boulot à Montréal, et que nous ferons ensemble une virée pour lui rendre
visite: C'est une bonne idée n'est-ce pas?
Maintenant que j'ai ta « boîte
mail », je t'adresserai, ine chaa-e Allaah,
quelques textes de temps à autre, histoire de maintenir le contact, et de
mettre les « i » sous les points,
quant à certaines questions dites « d'actualité ».
Tu peux venir quand tu veux à la
maison, tu sais que tu peux y dormir et rester tant que tu veux: Mon épouse
sera contente de te faire des « tajiine »
qu'elle fait, comme tu le sais, à la perfection.
Nous aurons alors tout le temps
pour les palabres « du bon vieux thon ».
J'arrête de « délirer »,
et je te dis à bientôt, ine chaa-e Allaah.
BOUAZZA
Après avoir commis des horreurs avec le colonialisme
en Afrique, l’État français par exemple, continue de considérer ce continent
comme ses chiottes.
Les occasions ne manquent pas pour disserter sur les
tas de droits (l’État de droit), l’étable de la loi (les tables de la loi), et
poursuivre les pillages, les persécutions, les oppressions, les destructions et
autres.
En métropole, chaque fois qu’un figurant, de droite ou
de gauche, est installé sur le trône du Palais de l’Élysée, il rend visite aux
employés des colonies, aux serviteurs du système colonialo-impérialo sioniste,
dits ʺchefs d’Étatʺ, pour chier un discours, supposé apporter ʺun nouveau
parfumʺ aux indigènes.
Le dernier lauréat du trône, le révolutionnaire de
gauche François Hollande, ne déroge pas à la règle de ceux qui, au niveau
international, distribuent les rôles aux figurants, et tiennent encore à ce que
l’Afrique continue d’être caca africa.
Les colonies restent pour le système
colonialo-impérialo-sioniste des réserves de matières premières et de main
d’œuvre, des marchés pour tout écouler, des points stratégiques pour les
militaires, des terrains d’expérimentations des armements, des dépotoirs
multiples et variés et des décharges d’immondices.
Ces colonies sont dotées de moyens pour opprimer,
mâter, briser, terroriser et massacrer ceux et celles qui résistent.
À cet effet, le système colonialo-impérialo-sioniste
leur vend les armes nécessaires et se charge de la formation.
Ces armes sont vendues au prix fort par ce trafiquant,
qui alimente, oriente, entretient et contrôle les conflits armés fomentés entre
ses employés.
Doté d’avions bombardiers des plus performants dans
les exterminations, d’une flotte maritime pour les agressions, d’innombrables
chars de carnage, de missiles, d’équipements militaires les plus récents,
d’armements sophistiqués, d’armes nucléaires, le système
colonialo-impérialo-sioniste entretient et répand la terreur.
Dans ce domaine, une certaine ʺpréséanceʺ est reconnue
à la France en Afrique, qu’elle continue de considérer comme sa ʺchoseʺ.
Ainsi en Afrique, et dans d’autres régions, la merde
gicle et dégouline de partout.
Nauséabonde.
L’esclavage a fait des ravages.
Les crimes colonialistes n’ont rien épargné.
Le système colonialo-impérialo sioniste continue
d’alimenter, d’entretenir et de répandre la puanteur et les ténèbres.
Les régimes mis en place par ce système, sanguinaires
et tyranniques, constituent un terrible virus.
Ce qui a été appelé ʺla fin de l’apartheidʺ en Afrique
du Sud, ʺl’indépendance dans l’interdépendanceʺ ou ʺla révolutionʺ dans les
autres parties, n’a pas débarrassé les Indigènes des massacres, des carnages,
des destructions, des pillages, des génocides, des déportations, des
enfermements, des viols, des tortures, des haines, des humiliations, des
corruptions, des débauches, des horreurs et autres crimes.
Figurant de gauche, installé sur le trône du Palais
de l’Élysée au mois de mai 2012 pour cinq ans, en remplacement de son alter ego
de droite, Nicolas Sarkozy ; François Hollande a envoyé la soldatesque de
France au Mali, le 11 janvier 2013 selon le calendrier dit grégorien, et pour
cela, il est convaincu qu’il va être gardé sur le trône pour dix ans.
Aussi minus que son modèle, le socialiste François
Mitterrand, serviteur des intérêts du système colonialo-impérialo-sioniste,
c’est au trône qu’il s’accroche.
Dans un des ʺmailsʺque je lui ai adressés, j’ai
souligné que la chiasse (Nicolas Sarkozy) parle de
ʺfuite d’eauʺ pour désigner l’afflux en Europe d’immigrés qui arrivent par la
mer, et dont des milliers sont morts noyés.
Pour ne pas se faire oublier,
la diarrhée (François Hollande) demande à la chiasse de se ʺmaîtriserʺ.
Ces malheureux sont appelés ʺlhrragaʺ, les ʺbrûleursʺ
(hrraaqa, alharraaqa, lhrraaga, hrraaqa, pluriel lde lhrraag, alharraaq,
hrraag, harraaq, du verbe ″haraqa″ en arabe, qui signifie brûler ;les ″r″
roulés).
Ce sont des personnes qui tentent, à bord
d’embarcations de fortune, de fuir l’Afrique, pour atteindre l’Europe où ils
sont considérés, lorsqu’ils y arrivent, comme une menace.
ʺBrûleursʺ parce que avant de se lancer dans cette
tentative d’atteindre des côtes européennes, ils brûlent tous les documents qui
peuvent permettre de les identifier et donc de les expulser vers les pays de
départ.
Les criminels mis à la ʺtêteʺ des ʺÉtatsʺ d’Afrique
ont des comptes bancaires partout, des lingots d’or, des pierres précieuses,
des bijoux de grande valeur, des fermes modèles, des haras, des propriétés
immobilières sans nombre, des résidences dans les ʺgrandes capitalesʺ et au
bord de ʺplages pour milliardairesʺ, des palaces, des tableaux de peintres de
renom, des cabarets, des boîtes de nuit, des salles de jeu, des restaurants,
des voitures luxueuses, des avions, des bateaux.
Ils affament et détruisent avec l’appui de leurs
employeurs, investissent dans les lieux de la débauche, se font livrer par vols
entiers des débauchés dits stars, artistes et autres, des alcools et des
drogues à profusion, des mets pour ʺcivilisésʺ que les ʺbarbaresʺ ne
connaissent même pas de nom, raffolent de sexe sans frontières et de partouzes.
Le système colonialo-impérialo-sioniste a imposé à des
populations entières de par le monde de chercher des moyens de subsistance dans
des conditions, le plus souvent, atroces.
Beaucoup parmi elles, rurales, se sont trouvées dans
des faubourgs de villes nouvelles coloniales, contraintes de s’adapter à des
modes de survie dans des bidonvilles.
Ces populations ont connu la transplantation forcée
dans leur pays d’origine, avant qu’elles ne soient poussées à le quitter
parfois pour fournir la main d’œuvre, taillable et corvéable à merci, dont les
métropoles avaient besoin.
Le processus migratoire ne peut pas être compris en
occultant l’histoire de la transplantation d’êtres de sociétés rurales, d’êtres
colonisés, maintenus dans l’ignorance, dépossédés, sans moyens, dans des
sociétés industrialisées qui par de multiples mécanismes ont imposé et imposent
leur domination.
l’Europe, une ʺforteresseʺ, ne sait pas quoi faire
aujourd’hui, pour éviter ʺl’invasionʺ
par les ʺhrraagaʺ.
Elle fait tout afin d’empêcher leur venue, mais ces ʺbrûleursʺ
sont décidés à tout faire pour s’évader du bagne d’Afrique.
Ils continuent de mourir pour fuir ce qu’ils ne
peuvent plus supporter.
Afin de les contenir, l’Europe verse des sommes
énormes à ses employés pour qu’ils usent
de tous les moyens de rétention.
Des rafiots de passeurs qui font payer des fortunes à
ces ʺhrraagaʺ, font souvent naufrage, entraînant la mort de centaines de
personnes, qui s’ajoutent aux milliers d’autres naufragés dans la mer contrôlée
par cette Europe où ils rêvaient de survivre plus décemment que dans le bagne
d’Afrique.
Les criminels installés à la ʺtêteʺ des ʺÉtatsʺ
d’Afrique s’en foutent bien sûr.
Complètement.