mardi 9 décembre 2014

CÉRÉMONIE D’ALLÉGEANCE

Au Maroc, le régime de l’imposture continue de piétiner la dignité, d’humilier, de sévir et d’user de son mépris des populations qu’il ne voit que serviles.
Le roi, maintenu à la « tête » de « l’État » par ses employeurs du système colonialo-impérialo-sioniste, continue, comme son prédecesseur, de jouir de la cérémonie d’allégeance mise en scène, chaque année, avec « les dignitaires du régime », des figurants s’inclinant devant l’idole qu’ils glorifient et  vénèrent.
Cette cérémonie d’allégeance est un détournement et une déformation de l’acte dit « baï’a »,[1] par lequel des personnes s’engagent, librement, auprès d’une autre, qu’elles jugent dotée de qualités louables, pour lui confier, dans les rapports entre gouvernant et gouvernés par exemple, la responsabilité dans la gestion des affaires de la communauté et la défense de l’intérêt général, selon les enseignements de l’Islaam.[2]
Lorsque ‘Omar Ibn Alkhattaab,[3] qu’Allaah le bénisse, après le décès d’ Abou Bakr[4] Assidiiq,[5] qu’Allaah le bénisse, a été désigné ainsi, pour continuer la construction de l’État[6] des croyants et des croyantes,[7] tout en acceptant cette responsabilité, il n’a pas manqué de s’interroger sur ce qu’il y a lieu de faire, afin d’assurer au mieux sa fonction dans la Voie d’Allaah.
Il a exprimé en public sa crainte devant cette lourde tâche et sa peur de faillir à son devoir vis à vis des croyants et des croyantes.[8]
Dans l’assistance, des personnes l’ont rassuré et lui ont fait savoir que tout manquement à sa mission serait combattu, au besoin par les armes.
Après les avoir écoutées, ‘Omar Ibn Alkhattaab a remercié Allaah qui a fait de lui un membre de cette prodigieuse « Omma ».[9]
Il a porté le titre, plus que mérité, de « amiir almouminiine ».[10]
Au Maroc, « Gouvernement », « hauts fonctionnaires », « hauts gradés », « élus » et autres constituent pour le régime de l’imposture, les figurants serviles de la supercherie.
Le mercredi 3 décembre 2014,[11] lors d’une conférence de presse, Abdellah Laroui[12] a déclaré que « les personnes qui participent à la cérémonie de la beyâa sont des valets », et a précisé que « la citoyenneté ne se marie pas avec la servitude, la traîtrise et le mensonge ».[13]
Héritant d’un « État » dit « musulman », le roi jouit du titre de « chef religieux »,[14] qu’il maintient par la légende qui fait de lui un descendant de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Cette légende ignore que des membres de la famille de Mohammad, sur lui la bénédiction et la paix, faisaient partie de ses ennemis, tel l’oncle paternel ‘Abd Al’ozza Ibn ‘Abd Almottalib, surnommé Abou Lahab, à qui Alqoraane[15] a annoncé l’Enfer, à lui et à son épouse :
« Que périssent les deux mains d’Abou Lahab et que lui-même périsse. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu’il a acquis. Il sera brûlé dans un feu plein de flammes. De même que sa femme, la porteuse de bois. Avec une corde de fibres, attachée à son cou ».[16]
Cela n’a pas dissuadé d’autres imposteurs, au service des employeurs du système colonialo-impérialo-sioniste, installés à la « tête » des « États » dits « musulmans », de se faire faire « des arbres généalogiques » leur attribuant « des liens de parenté » avec Mohammad sur lui la bénédiction et la paix, afin de continuer à alimenter et à entretenir le faux et l’ignorance, en tentant de faire croire aux populations des pays où ils sévissent, que ces liens les « légitiment », alors qu’ils savent parfaitement, qu’ils sont dépourvus de légitimité.
Ils s’octroient des positions dans de multiples domaines, prétendent à des places à part en invoquant cette « filiation » qui se traduit, selon eux, par « un droit naturel à la noblesse », à « l’autorité », à « la reconnaissance », à « la respectabilité », à « la considération », au « prestige », aux « éloges » et  autres.[17]
Ce qui les rend encore plus méprisables.[18]
  
BOUAZZA


[1] Beiya, beyâa.
[2] L’Islaam, depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat.
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Aujourd’hui, et depuis des lustres, l’État (ou la même institution appelée autrement) des croyants et des croyantes (almouminoune wa almouminaate) n’existe plus, nulle part.
Les ″États″ qui prétendent l’être sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement et autres.
L’Islaam les dénonce, les rejette, les condamne, les combat.
L’État des croyants et des croyantes n’existe plus, nulle part, mais les membres de la communauté (alomma, la matrie) des croyants et des croyantes sont partout et seront partout, par la miséricorde d’Allaah, jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
[3] Compagnon de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[4] Le ʺrʺ  roulé.
[5] Compagnon du Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[6] D’autres termes désignent cette institution.
[7] Almouminoune wa almouminaate.
[8].Après Abou Bakr Assidiiq et‘Omar Ibn Alkhattaab, il y a eu ‘Othmaane Ibn ‘Affaane et ‘Aliyy Ibn Abii Taalib, qu’Allaah les bénisse.
Ce sont les quatre chefs de l’État des croyants et des croyantes, dits alkholafaa-e arraachidoune(les successeurs bien guidés).
Ils étaient des compagnons de Mohammad, l’ultime prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[9] Matrie, communauté.
[10] Le ʺrʺ roulé, commandeur des croyants.
[11] Selon le calendrier dit grégorien.
[12] ‘Abd Allaah L’arouii (le ʺrʺ roulé).
Bardé de diplômes de la métropole et de la colonie, de titres en tous genres, ayant publié des livres à tour de bras, des articles sans compter, donné d’innombrables conférences dans moult universités, ʺmondialement connuesʺ, des interviews à un grand nombre de médias, il a été obsédé par son apport d’historien à ʺla théorie de l’État makhzanienʺ (du mkhzn)..
Chantre de cet ʺÉtatʺ, il s’est mis au service du criminel nommé Haçane II, le défunt tyran à ʺla tête du mkhznʺ, ʺl’Étatʺ de l’imposture au Maroc.
ʺLe makhzenʺ.
Lmkhzn, almakhzane.
Terme arabe qui renvoi à magasin, et qui s’appliquait à l’origine à l’entrepôt de stockage des vivres pillés et accumulés par ʺle sultanʺ (du mot arabe soltaane, titre que s’attribuait au Maroc un personnage soutenu par un groupe ou plusieurs, un clan ou plus, appuyé par des moyens armés, religieux, économiques, culturels et autres, pour dominer une population, contrôler un territoire et exercer la tyrannie en imposant ce qui a été appelé en français un sultanat.
Avant le colonialisme, cette tyrannie avait du mal à s’imposer face aux luttes des populations et le pouvoir du sultan était limité à ce que le colonialisme a appelé Bled Lmkhzn (le pays du Makhzen) ou Maroc utile, face à ce qu’il a appelé Bled Siba (pays de l’anarchie pour désigner les régions qui contestaient le pouvoir du sultan) ou Maroc inutile.
La soldatesque colonialiste a fait en sorte que  le sultanat regroupe le Maroc utile et le Maroc inutile.
″Le sultan est devenu roi et le sultanat a été transformé en monarchie héréditaire dite de droit divin.
Une tyrannie qui se réfère toujours à l’Islaam pour tenter de donner une sorte de légitimité à l’imposture).
Plus largement, le terme ʺmkhznʺ était utilisé pour désigner ʺle pouvoirʺ dans ʺle sultanatʺ du Mghrib (Maroc), ʺl’autoritéʺ du sultan et de ses employés.
Avec le colonialisme, la France a pris en charge ʺle sultanatʺ et sa protection contre les populations qui n’ont jamais cessé la résistance.
Le colonialisme a introduit dans ce ʺprotectoratʺ le terme ʺÉtatʺ pour remplacer celui de ʺmkhznʺ.
Et dans le cadre de ce qui a été appelé ʺl’indépendance dans l’interdépendanceʺ, la tyrannie sanguinaire consolidée au Maroc, est aujourd’hui mille et une fois plus armée que par le passé, pour continuer à imposer la servilité.
(ʺL’indépendance dans l’interdépendanceʺ est le statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain).
Ce régime de l’imposture est toujours appelé ʺlmkhznʺ par les populations du Maroc.
Á quatre vingt un ans, ’Abd Allaah L’arouii, chantre de  ʺl’État makhzanienʺ, décide de dénoncer, sans détour, la cérémonie d’allégeance, la supercherie qui en fait ʺun contrat librement consenti entre les gouvernés et le gouvernant au Marocʺ.
[13] L’hebdomadaire ʺTelquelʺ (internet, 4 décembre 2014).
[14] ʺCommandeur des croyantsʺ.
[15] Le Coran.
[16] Alqoraane (Le Coran), sourate 111 (chapitre 111), Almaçad, Les Fibres, aayate 1 à aayate 5 (versets 1 à verset 5).
[17] Fléau du phénomène dit des ʺchorfaʺ (le ʺrʺ roulé) ou ʺchérifismeʺ au Maroc.
D’autres phénomènes qui entretiennent la confusion ne manquent pas,  comme par exemple celui auquel l’individu qui s’y adonne est désigné par le terme ʺalmajdoub, ʺmajdoubʺ, ʺmejdoubʺ, ʺmjdoubʺ (attiré, du verbe jadaba, attirer).
Ce phénomène, assez répandu, concerne des individus optant pour un mode de vie un peu particulier, se déplaçant dans un espace plus ou moins grand, pendant un temps plus ou moins long, menant une vie plus ou moins dépouillée, se saisissant de faits au sein de la société et usant de la thématique de l’Islaam, pour proférer, parmi les populations, des paroles sur des sujets variés.
Les individus qui illustrent ce phénomène, sont légion.
Beaucoup, tout en le sachant, restent attachés à des clans, des sectes qui s’adonnent à des pratiques qui ne sont pas fondées sur Alqoraane et Assonna.
Il y a aussi le phénomène dit de ʺzaouiaʺ, (ʺzaawiyaʺ, confrérie).
Certes, ce phénomène de clans, de sectes, a mobilisé au nom de l’Islaam et a participé, très activement, avec les populations, à la résistance au seizième siècle (selon le calendrier dit grégorien) par exemple, contre les agressions de l’Espagne et du Portugal, ainsi qu’au vingtième siècle contre le colonialisme européen en général et franco-espagnol en particulier, mais cela n’exclut pas de s’opposer aux pratiques qui ne sont pas fondées sur Alqoraane et Assonna.
(Alqoraane est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah, qui a confié à Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, la mission de le transmettre.
Assonna a trait à la conduite de Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsqu’on parle de hadiite (hadite, hadiith, hadith) cela renvoie à ce qui a été rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna procède d’Alqoraane).

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