J’ai déjà donné plusieurs fois la
recette de la soupe dite « lhriira ».[1]
Je la redonne et la redonnerai
encore ine chaa-e Allaah.[2]
Pour sept à neuf personnes,
prendre un à trois oignons, hacher avec beaucoup de coriandre,[3] du
persil et du céleri.[4]
Mettre dans une marmite avec
trois cents grammes de viande d’agneau, de bœuf ou de poulet en petits
morceaux, une grande boîte de tomates[5]
coupées, trois grandes cuillères de sauce tomate, de l’huile d’olive[6] et
cinq litres d’eau.
Laisser cuire.
Doucement.
Tranquillement.
Le temps nécessaire.
Ajouter, pour épaissir, environ
trois cents grammes de farine délayée dans trois verres d’eau tiède et passée
dans une passoire fine pour éviter les grumeaux.
Tourner régulièrement.
Ne pas oublier un peu de
vermicelle, un œuf[7] et une petite boîte de
pois chiches, déjà cuits pour simplifier.
Des populations au Mghrib,[8] ou
originaires du Mghrib et installées partout ailleurs, en font une soupe présente
pendant tout le mois de ramadaane.[9]
En effet, elle est servie au
premier repas de la rupture du jeûne.
Pour beaucoup, cette soupe ne
fait qu’ouvrir le menu de la grande bouffe des soirées de ce mois, soirées de
tous les excès.
Pour les croyants et les
croyantes,[10] la rupture du jeûne n’a
rien à voir avec la gloutonnerie et la débauche que connaissent les pays dits
« musulmans » et auxquelles se livrent des personnes dites
« musulmanes » dans de multiples autres pays.
Lhriira,[11] fait
partie de ce qui alimente la joie d’avoir jeûné et donc accompli une
prescription d’Allaah qui renforce l’amour de la rencontre, de l’échange, du
partage, du rappel, de l’invocation, de la Prière.[12]
Jeûner, c’est remercier Allaah
pour les bienfaits de ce mois purificateur.[13]
C’est faire plus d’efforts pour
avoir la parure de la piété.[14]
Il est donc important de répéter,
encore répéter, toujours répéter, que jeûner ne consiste pas seulement à
renoncer aux aliments, aux boissons ou autres, à s’abstenir de ce qui rompt
assiyaame[15] du lever au coucher du
soleil.
Jeûner, c’est aussi faire plus
d’efforts pour s’éloigner de ce qui est nuisible.
Plus d’effort pour être mieux à
l’écoute.
Plus d’efforts pour renforcer
l’humilité.
Et c’est en toute humilité que les
croyants et les croyantes dégustent leur bol[16] de
hriira[17] à la
rupture du jeûne.
Et il est vivement recommandé de
ne pas retarder ce moment :
Hriira bien qui hriira le
premier.[18]
BOUAZZA
[2] Latifa Bennani-Smires, la
cuisine Marocaine, Casablanca (Maroc), Almadariss, 1983.
[2] Si Allaah
veut.
[4] Ou seulement de la
coriandre.
[5] Ou des tomates fraîches.
[6] Ou d’arachide, ou autre.
[7] Battu dans la marmite.
[9] Le
"r" roulé, ramadane, ramadan, mois du jeûne obligatoire pour les
croyants et les croyantes partout dans le monde.
De l'aube au coucher du soleil, les personnes saines d’esprit et pubères
s’abstiennent de manger et de boire.
Les
époux et les épouses s’abstiennent d’avoir des rapports sexuels.
C’est
un mois propice aux efforts pour se ressourcer afin de s’améliorer, pour
essayer de faire de son existence ici-bas, une existence alimentée par le
Message d’Allaah.
Un
mois pour continuer, avec plus de force encore, le parcours dans la Voie
d’Allaah.
[10] Almouminoune wa
almouminaate.
[11] Ou autre chose.
[12] Assalaate.
[14] Libaas attaqwaa.
[15] Le jeûne.
[16] Ou leur assiette.
[17] Ou autre chose.
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