Dans
un texte qui remonte à l'été 2010, intitulé "Sanglots", repris
en partie en été 2013 sous le titre "Prendre un cheval dans ses bras",
j'ai écrit:
"Lorsque
je suis à Turin en Italie,[1] je ne
manque pas de me rendre à la "Via Garibaldi[2] toute
droite, qui va jusqu’à la"Piazza Castello".[3]
Une
grande place dégagée, aérée et baignée en été, avec d’autres endroits, par la "fraîcheur"[4] du
fleuve[5] qui
passe par la ville.
Sur
la droite, en arrivant à cette place, de nouvelles et très agréables arcades
conduisent à la "galleria subalpina" qui fait penser à une galerie de
"Milano"[6] et encore plus à celle de "Den
Haag".[7]
Verrière,
marbre, boutiques, café-restaurant, plantes, théâtre et même cinéma.
L’étage
du milieu sur les trois qui composent cette galerie dispose d’un beau balcon
qui en fait le tour.
La
galerie débouche sur la "Piazza Carlo Alberto avec sur la droite le "museo
nazionale del risorgimento italiano",[8]
faisant face à la "biblioteca nazionale"[9] et
sur "Via Cesare Battisti", "Via Carlo Alberto".
Flots
de pensées.
Averses
d’images.
Afflux
de sensations.
Sur
la Place Carlo Alberto, des enfants jouaient.
En
courant, l’un d’eux a chuté.
Sa
mère s’était précipité et l’avait prise dans ses bras.
Comment
apaiser les sanglots qui le secouaient ?
Sa
sœur qui le caressait se posait peut-être cette question.
Un
homme marchait.
Il
avait l’air "ailleurs".
Allait-il
vers la rue Carlo Alberto où il logeait ?[10]
Se
remémorait-il ?
Il
faisait froid.
Il
était encore enfant[11] lorsque
son père a rejoint l’au-delà.
Il a
vécu avec sa mère et sa sœur.
Très
jeune, il enseignait à l’université.
Loin
de sa mère et de sa sœur.
Pour
des raisons dites de "santé", il n’a pas continué cette activité
longtemps.
Il
fallait partir.
Dans
sa marche, il se dirigeait vers un cheval.
Le
cheval d’un fiacre, rossé par un cocher.
Arrivé
à sa hauteur, il a enlacé son encolure.
Un
peu comme s’il voulait le prendre dans ses bras pour l’apaiser.
Puis
il a éclaté en sanglots et s’est écroulé.
Il
venait d’être foudroyé par la "folie", avait-on dit.
Cet
homme s’appelait Friedrich Nietzsche.[12]
Je
tenais, cher frère, à ce que le texte de 2010, repris en partie en 2013,
accompagne le documentaire que je t'adresse avec notre neveu[13] et
qui a été diffusé, il y a un certain temps déjà, par une chaîne de télévision.[14]
C'est
un documentaire consacré à Nietzsche que tu cites beaucoup dans tes écrits.
Je
te rappelle que Nietzsche a écrit, concernant l’Islaam[15] :
"Les croisés combattirent plus tard quelque chose devant
quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière".[16]
Le
documentaire n'en dit pas un mot, bien entendu.[17]
BOUAZZA
Photo prise en mars 2006 (selon le calendrier dit grégorien).
[1] Depuis de nombreuses années, je me rends en Italie
chaque fois que je le peux.
Avec mon épouse (et au début avec nos deux fils), nous
retrouvons sa cousine paternelle, le mari de cette dernière et leur fille,
installés à ″Torino″.
Nous retrouvions aussi la ″nonna″ (la grand-mère
paternelle) dont l’existence ici-bas s’est achevée il n’y a pas très longtemps.
[2] La rue Garibaldi.
[3] Place du château.
Il
y a un vieux château en effet, mais il y a aussi le palais royal car ″Torino″
était une capitale au temps de la monarchie.
[4] Il y a des jours en été où
cette ″fraîcheur″ reste symbolique.
[5] Le Pô
qu’il est possible de rejoindre au bout de la ″Piazza
Vittorio Veneto″ en suivant ″la via Po″.
Après
le pont Vittorio sur le Pô, des constructions sur les hauteurs arborées, ne se
lassent pas de contempler la ″Piazza″.
[6] Une galerie de Milan que
mon épouse, enfant, a vue en compagnie de ses parents.
[7] De la Haye en Hollande,
que nous avons vue, il n’y a pas longtemps.
[8] Musée national de ″risorgimento″ italien.
[9] Bibliothèque nationale.
[10] Le bas de l’immeuble est
occupé par un restaurant.
[11] Il avait cinq ans.
[12] Philosophe allemand (15
octobre 1844 -25 août 1900.
L’épisode du cheval à la ″Piazza Carlo Alberto″
date du 3 janvier 1889.
Nietzsche
a passé le restant des jours de son existence ici-bas auprès de sa mère et de
sa sœur et n’a plus ni parlé, ni écrit.
[13]
Procéder à l'envoi par la poste, c'est prendre le risque que l'envoi ne soit
jamais remis au destinataire au Maroc.
[14]
ʺArteʺ, le 02/05/2002.
[15]
L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à
faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[16] Friedrich Nietzsche,
Antéchrist, Éditions Gallimard, Paris, 2006.
[17] Voir :
http://deshommesetdesfemmes.blogspot.com
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