- D’innombrables choses ont été
dites, se disent et continueront à se dire sur l’autorité.
Les explications changent selon
les préoccupations, les interrogations, les orientations, les intérêts et les
objectifs de chacun et de chacune.
- C’est une question complexe qui
demande des efforts pour éviter les confusions.
- Il est louable de chercher à
éviter les confusions, surtout que le thème de l’autorité met en mouvement
différentes interprétations, donne lieu à de multiples approches, analyses et
pratiques, se réfère à de multiples apports, et suscite de nombreuses
controverses.
- C’est un thème qui est au
carrefour de plusieurs disciplines, et cela ne facilite pas l’élucidation en
effet.
- Pour les croyants et les
croyantes,[1]
l’autorité procède et se nourrit en premier du Message d’Allaah.
Si de nos jours aucun État[2] fondé
sur ce Message n’existe plus, cela ne signifie pas que pour les croyants et les
croyantes, l’autorité est moins importante.
Ce n’est pas l’État qui fait les
croyants et les croyantes.
- L’autorité est néanmoins un
phénomène représenté par des institutions, des personnes, des croyances, des
symboles, des figures qui lui confèrent sa fonction dans l’organisation sociale
et dans la vie collective.
- Elle se rapporte à ce qui est
mis en œuvre pour éclairer le processus de responsabilisation.
C’est un processus où l’accent
est mis sur l’importance des obligations et des droits de chacun et de chacune.
Obligations et droits qui
s’accouplent dans une dialectique harmonieuse.
Ainsi, recevoir une éducation
fondée sur le Message d’Allaah, contribue à sortir les croyants et les
croyantes des confusions en leur permettant de connaître leurs obligations et
leurs droits, pour les assumer.
Il va de soi qu’Allaah qui
dispose de l’autorité absolue, peut bien sûr imposer ce qu’Il veut, à qui Il
veut, comme Il veut, quand Il veut.
Mais Allaah n’a pas voulu que
l’être humain soit assujetti à l’Adoration.[3]
Allaah laisse chaque personne
libre de choisir.
Et chaque personne est
responsable de son choix.
La notion de responsabilité,
inséparable de l’autorité, prend alors une dimension capitale.
La liberté de choix ne s’oppose
en aucun cas, à l’autorité absolue d’Allaah.
C’est parce qu’Allaah le veut,
que l’être humain bénéficie de cette liberté de choix.
La responsabilisation signifie en
premier lieu la distinction entre le licite et l’illicite, entre
« alhalaal » et « alharaam ».[6]
« Alhalaal »[7] veut
donc dire le licite, le permis, l’autorisé.
Et « alharaam »[8]
signifie l’illicite, l’interdit, le non-autorisé.
« Alhalaal » est ce que
Allaah a rendu « halaal », et « alharaam » est ce que
Allaah a rendu « haraam ».
- L’autorité se définirait-elle
alors uniquement comme l’ensemble des relations de commandement et
d’obéissance ?
- Certainement pas.
L’autorité, ce n’est pas
l’autoritarisme qui entraîne la tyrannie dans ses multiples composantes.
Les pistes de réflexion ne
manquent pas.
- En effet.
L’une d’elles fait appel à « L’auctoritas »
et à « la potestas ».
« L’autoritas » est
un terme qui se réfère à un système de valeurs, à un système d’échanges, à la
compétence, et renvoie à la transmission, au respect et à l’ascendant.
Il s’appuie ainsi sur une chaîne
de transmission et renvoie à une réflexion sur les fondements.
« La potestas » est
un terme qui se réfère à la possibilité de sanctionner et d’exclure.
Il renvoie à l’idée de
contrainte.
Les différences ne doivent en
rien occulter la complémentarité et l’articulation.
Elles ne doivent pas se traduire
par la dissociation.
Lorsque « l’auctoritas »
n’agit pas, « la potestas » pose des problèmes.
La distorsion entre « l’auctoritas »
et « la potestas » (déficit dans un cas et excès dans l’autre
par exemple) entraîne, bien entendu, des complications.
C’est dire qu’il est nécessaire
d’avoir une sorte d’interaction dialectique pour maintenir l’équilibre.
- L’équilibre est dans la Voie
d’Allaah.
Il consiste à faire de son mieux
ici-bas comme si c’était la demeure de toujours, et de se préparer à rejoindre
l’au-delà à tout instant.[9]
BOUAZZA
[1] Almouminoune wa
almouminaate.
[2] Cette appellation n’écarte
pas d’autres.
[3] Al’ibaada.
[4] ″Pas de contrainte en
religion ! La voie de la raison s’est différenciée de l’égarement.
Quiconque renie la tyrannie des fausses divinités et croit à Allaah saisit
l’anse la plus solide, qui ne se brise pas. Et Allaah est Audiant et Omniscient″.
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2),
Albaqara, La Vache, aayate 256 (verset 256).
Kachriid (le ″r″
roulé) précise note au sujet de ″tyrannie
des fausses divinités″,
traduction donnée au mot ″taaghoute″, que le mot est ainsi employé au
singulier comme au pluriel. Il vient du verbe ″taghaa″ c'est-à-dire outrepasser les
limites, déborder. Il désigne tous ceux qui s’attribuent ou à qui on attribue
une force ou une prérogative n’appartenant qu’à Allaah. Ce sont, selon les cas,
les idoles, satan, les puissants de ce monde, son propre orgueil, etc…
Seul Allaah est capable
de bien faire ou de nuire et nulle obéissance n’est due à personne si elle
implique la désobéissance à Allaah.
Salaah Addine Kachriid
(Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban),
Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410
(1990), première édition, 1404 (1984), note en bas de la page 53.
[5]
L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à
faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[7]
Halaal, licite.
[8]
Haraam, illicite.
[9] Sens d’un Hadiite attribué à Mohammad,
l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Il y a lieu de rappeler
qu’Alqoraane (Le Coran) est la continuation, la synthèse et le parachèvement du
Message d’Allaah.
Mohammad, l’ultime Prophète
et Messager sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le
transmettre.
Assonna a trait à la
conduite de Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsqu’on parle de hadiite
(hadite, hadiithe, hadith), cela renvoie à ce qui a été rapporté concernant la
conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et
la paix.
Alqoraane n’a de sens
qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna procède d’Alqoraane.
Je reprends ce texte sur l’autorité, tel qu’il m’a
déjà été donné de le communiquer sous le titre ″De l’autorité″.
Voir :
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