samedi 2 novembre 2013

ENCORE SUR L’AUTORITÉ



- D’innombrables choses ont été dites, se disent et continueront à se dire sur l’autorité.
Les explications changent selon les préoccupations, les interrogations, les orientations, les intérêts et les objectifs de chacun et de chacune.
- C’est une question complexe qui demande des efforts pour éviter les confusions.
- Il est louable de chercher à éviter les confusions, surtout que le thème de l’autorité met en mouvement différentes interprétations, donne lieu à de multiples approches, analyses et pratiques, se réfère à de multiples apports, et suscite de nombreuses controverses.
- C’est un thème qui est au carrefour de plusieurs disciplines, et cela ne facilite pas l’élucidation en effet.
- Pour les croyants et les croyantes,[1] l’autorité procède et se nourrit en premier du Message d’Allaah.
Si de nos jours aucun État[2] fondé sur ce Message n’existe plus, cela ne signifie pas que pour les croyants et les croyantes, l’autorité est moins importante.
Ce n’est pas l’État qui fait les croyants et les croyantes.
- L’autorité est néanmoins un phénomène représenté par des institutions, des personnes, des croyances, des symboles, des figures qui lui confèrent sa fonction dans l’organisation sociale et dans la vie collective.
- Elle se rapporte à ce qui est mis en œuvre pour éclairer le processus de responsabilisation.
C’est un processus où l’accent est mis sur l’importance des obligations et des droits de chacun et de chacune.
Obligations et droits qui s’accouplent dans une dialectique harmonieuse.
Ainsi, recevoir une éducation fondée sur le Message d’Allaah, contribue à sortir les croyants et les croyantes des confusions en leur permettant de connaître leurs obligations et leurs droits, pour les assumer.
Il va de soi qu’Allaah qui dispose de l’autorité absolue, peut bien sûr imposer ce qu’Il veut, à qui Il veut, comme Il veut, quand Il veut.
Mais Allaah n’a pas voulu que l’être humain soit assujetti à l’Adoration.[3]
Pas de contrainte[4] donc, pour imposer à quiconque l’adhésion à l’Islaam.[5]
Allaah laisse chaque personne libre de choisir.
Et chaque personne est responsable de son choix.
La notion de responsabilité, inséparable de l’autorité, prend alors une dimension capitale.
La liberté de choix ne s’oppose en aucun cas, à l’autorité absolue d’Allaah.
C’est parce qu’Allaah le veut, que l’être humain bénéficie de cette liberté de choix.
La responsabilisation signifie en premier lieu la distinction entre le licite et l’illicite, entre « alhalaal » et « alharaam ».[6]
« Alhalaal »[7] veut donc dire le licite, le permis, l’autorisé.
Et « alharaam »[8] signifie l’illicite, l’interdit, le non-autorisé.
« Alhalaal » est ce que Allaah a rendu « halaal », et « alharaam » est ce que Allaah a rendu « haraam ».
- L’autorité se définirait-elle alors uniquement comme l’ensemble des relations de commandement et d’obéissance ?
- Certainement pas.
L’autorité, ce n’est pas l’autoritarisme qui entraîne la tyrannie dans ses multiples composantes.
Les pistes de réflexion ne manquent pas.
- En effet.
L’une d’elles fait appel à « L’auctoritas » et à « la potestas ».
« L’autoritas » est un terme qui se réfère à un système de valeurs, à un système d’échanges, à la compétence, et renvoie à la transmission, au respect et à l’ascendant.
Il s’appuie ainsi sur une chaîne de transmission et renvoie à une réflexion sur les fondements.
« La potestas » est un terme qui se réfère à la possibilité de sanctionner et d’exclure.
Il renvoie à l’idée de contrainte.
Les différences ne doivent en rien occulter la complémentarité et l’articulation.
Elles ne doivent pas se traduire par la dissociation.
Lorsque « l’auctoritas » n’agit pas, « la potestas » pose des problèmes.
La distorsion entre « l’auctoritas » et « la potestas » (déficit dans un cas et excès dans l’autre par exemple) entraîne, bien entendu, des complications.
C’est dire qu’il est nécessaire d’avoir une sorte d’interaction dialectique pour maintenir l’équilibre.
- L’équilibre est dans la Voie d’Allaah.
Il consiste à faire de son mieux ici-bas comme si c’était la demeure de toujours, et de se préparer à rejoindre l’au-delà à tout instant.[9]
 
BOUAZZA


[1] Almouminoune wa almouminaate.
[2] Cette appellation n’écarte pas d’autres.
[3] Al’ibaada.
[4] Pas de contrainte en religion ! La voie de la raison s’est différenciée de l’égarement. Quiconque renie la tyrannie des fausses divinités et croit à Allaah saisit l’anse la plus solide, qui ne se brise pas. Et Allaah est Audiant et Omniscient″.
Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara, La Vache, aayate 256 (verset 256).
Kachriid (le r roulé) précise note au sujet de tyrannie des fausses divinités, traduction donnée au mot taaghoute, que le mot est ainsi employé au singulier comme au pluriel. Il vient du verbe taghaa c'est-à-dire outrepasser les limites, déborder. Il désigne tous ceux qui s’attribuent ou à qui on attribue une force ou une prérogative n’appartenant qu’à Allaah. Ce sont, selon les cas, les idoles, satan, les puissants de ce monde, son propre orgueil, etc…
Seul Allaah est capable de bien faire ou de nuire et nulle obéissance n’est due à personne si elle implique la désobéissance à Allaah.
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), note en bas de la page 53.
[5] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[6] Le r roulé.
[7] Halaal, licite.
[8] Haraam, illicite.
[9]  Sens d’un Hadiite attribué à Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Il y a lieu de rappeler qu’Alqoraane (Le Coran) est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, a eu pour mission de le transmettre.
Assonna a trait à la conduite de Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
Lorsqu’on parle de hadiite (hadite, hadiithe, hadith), cela renvoie à ce qui a été rapporté concernant la conduite de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assonna procède d’Alqoraane.
Je reprends ce texte sur l’autorité, tel qu’il m’a déjà été donné de le communiquer sous le titre De l’autorité.
Voir :

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