jeudi 5 septembre 2013

LECTURES



En te lisant, j’ai découvert quelqu’un soucieux de transmettre.
L’écriture ne manque pas de vitalité.
Le rythme est soutenu, profond, avec des envolées dynamisantes.
Une écriture claire, documentée, incitant à la réflexion et à « la spéculation intellectuelle ».
Tes réticences à saisir l’Islaam dans son Essence depuis Aadame sur lui la bénédiction et la paix, ton attachement continu au régime de l’imposture qui sévit, depuis des lustres, au Maroc[1] et ta proximité avec certains individus, ne m’empêchent pas de tenir à « informer » un peu sur notre famille décomposée et à espérer que s’établissent entre nous deux, au crépuscule de nos parcours, des contacts susceptibles de nous aider dans la marche vers la noblesse.[2]
Auparavant, je n’avais pas envie de lire tes écrits.
Je te l’ai fait savoir.
Au mois de juillet 2013,[3] tu as cependant décidé de charger un de nos neveu, enseignant universitaire et journaliste, qui se rendait en France où il vient souvent dans le cadre de ses activités professionnelles, de me remettre les livres que tu as publiés, en les dédicaçant pour moi.
Je t’ai alors écrit dans un mot que je lui ai confié :
« Tes livres que notre neveu a eu l’extrême gentillesse de m’apporter, ont été regardés par plusieurs membres de la famille car hier soir, nous avons rompu ensemble le jeûne du quatrième jour du mois de ramadaane.
C’est dire que tu étais présent et que peut-être un jour, ine chaa-e Allaah,[4] mes petits enfants se pencheront sur tes écrits.
Les dédicaces convoquent des souvenirs et invitent à la lecture, pour savoir vite, un peu plus.
Il me faut être patient cependant, car je ne m’adonnerai à la lecture de tes écrits qu’au mois d’août, ine chaa-e Allaah, durant la période que nous passons, mon épouse et moi, au Sud de la France.
Depuis quelques années en effet, nous louons une maison dans un village et pendant quinze jours, nous profitons du soleil, de l’eau, du calme, de la lecture et de mille et un autres bienfaits pour lesquels nous sommes reconnaissants à Allaah.
C’est donc durant cette période que j’envisage de te lire et de te connaître, peut-être, un peu mieux.
Mais je dois reconnaître qu’en attendant, j’ai trouvé quelques moments pour commencer la lecture sur la résistance au colonialisme.
Et je suis « impatient » de continuer, surtout depuis que j’ai pris connaissance de l’article que tu m’as indiqué, consacré à la journée organisée autour de ce personnage.
Après avoir pris connaissance de l’article, j’ai dit à notre neveu que tu perçois certaines choses qui n’étaient pas perceptibles par toi, ou que tu ne voulais pas voir.
Les résistants dont il s'agit dans ton écrit sur Moha Ouhammou, sont pour certains, ceux dont j'ai parlé dans un texte intitulé "Ainsi parle un Musulman de France, né au Maroc", daté de 1992 et que j'ai écrit, pour l'essentiel, en 1984.[5]
Lorsque j’ai fini la lecture du livre sur Moha Ouhammou et la résistance contre le colonialisme, j’ai envoyé un « mail » à mon épouse qui était absente de la maison pour quelques jours, où je lui disais, entre autres :
« J’ai eu mon frère au téléphone et je lui ai surtout parlé de son livre sur Moha Ouhammou que je suis en train de lire, en lui signalant qu’à un moment, certaines « déclamations » mises dans la bouche d’un personnage ou un autre, m’ont fait penser à « Ainsi parlait Zarathoustra ».
Il était content et a souligné que Nietzsche a saisi l’importance de la nature et la force de certains êtres.
Comme je ne suis pas très avancé dans la lecture, il va me rappeler une autre fois pour parler de la suite.
Il est complètement dedans et semble à la recherche d’un temps et d’un espace qu’il fait siens.
Complètement.
Qu’Allaah nous éclaire et nous guide ».
J’ai achevé la lecture et j’ai senti avec intensité ce qui n’a jamais cessé de couler en moi :
L’esprit de résistance.
Des jours plus tard, dans le train pour le Sud, j’ai commencé la lecture de ce que tu appelles dans la dédicace, « ta thérapie ».
J’ai continué la lecture de ton « autobiographie », y compris au bord de la piscine de la maison de location.
Tu rappelles qu’enfant, tu as été arraché à ta mère.
Elle n’était pas la mienne, mais que j’ai connue et aimée lorsque, adolescent, j’ai habité un certain temps chez notre défunte sœur, son époux et leur progéniture.
Enfant, j’ai été moi-même arraché à ma mère.[6]
Tu parles de ta blessure comme si tu es toujours un petit enfant.
J’ai la même blessure et je ressens donc la même chose que toi.[7]
J’ai été très ému par ce que tu as écrit au sujet de ton examen au certificat des études primaires quant au texte de la première dictée sur l’enfant berger qui n’était autre que Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Tu écrivais et tu pleurais à chaudes larmes, car il était enfant berger comme toi.[8]
Diplômé de l’Université Française, tu es devenu un « haut fonctionnaire », serviteur du régime de l’imposture, au « ministère de l’intérieur » au temps d’Oufkir[9] et avec Basri.[10]
Tu cherches encore à comprendre.
Il n’est jamais trop tard pour cela.
Qu’Allaah t’éclaire et te guide.
Chaque personne comprend lorsque Allaah l’éclaire et la guide.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité ou d’Etat.
Les représentations, les fantasmes, les mythes et tout ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
Chaque être peut vivre l’Islaam[11] si Allaah lui accorde la guidance.[12]
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, était Arabe.[13]
Il a été envoyé par Allaah à toute l’humanité.
Des arabes et d’autres, l’ont violemment combattu[14] parce qu’ils s’opposaient à l’Islaam.[15]
Des arabes et d’autres, l’ont soutenu parce qu’ils ont été guidés vers l’Islaam.[16]
Des arabes et d’autres, continuent et continueront de combattre l’Islaam.
Être arabe ne signifie donc pas être musulman ou musulmane.[17]
On peut s’appeler Mohammad ou Fatima, connaître la langue arabe, mettre des vêtements arabes, manger de la cuisine arabe et ne pas vivre l’Islaam.
On peut s’appeler Jean ou Marie, David ou Sarah, Frantz ou Virginia, Boris ou Natacha, Yasumari ou Yuko, John ou Betty, Geronimo ou Belle-Fleur, Amalou[18] ou Taghballoute[19] ne pas connaître la langue arabe, ne pas mettre des vêtements arabes, ne pas manger de la cuisine arabe et vivre l’Islaam.
Le Message d’Allaah est Un.
Il s’adresse aux Univers.
S’agissant de l’humanité, les Prophètes et les Messagers, de Aadame à Mohammad, sur eux la bénédiction et la paix, ont eu pour mission de transmettre ce Message.
Le même Message.
Les arabes, comme d’autres peuvent, si Allaah leur accorde la guidance, vivre l’Islaam.
Les croyants et les croyantes[20] savent que depuis des lustres, il n’y a plus d’État Musulman nulle part.
Les « États » dits « musulmans », mis en place pour servir l’imposture n’ont rien à voir avec l’Islaam qui les dénonce, les rejette, les condamne et les combat.
Les employés installés à la « tête » de ces « États » dits « musulmans », assoiffés d’argent, d’horreurs, de vices et de sang, répandent la pourriture, commettent les crimes les plus abominables et les plus nauséabonds, recourent à la torture sous toutes ses formes, sodomisent et massacrent des hommes, violent, méprisent, humilient et tuent des femmes, maltraitent et font disparaître des enfants.
Ils ont des comptes bancaires partout, des lingots d’or, des pierres précieuses, des bijoux de grande valeur, des fermes modèles, des haras, des propriétés immobilières sans nombre, des résidences dans les « grandes capitales » et au bord de « plages pour milliardaires », des palaces, des tableaux de peintres de renom, des cabarets, des boîtes de nuit, des salles de jeu, des restaurants, des voitures luxueuses, des avions, des bateaux.
Ils affament et détruisent avec l’appui de leurs employeurs, investissent sans compter dans les lieux de la débauche, se font livrer par vols entiers des débauchés dits stars, artistes et autres, des alcools et des drogues à profusion, des mets pour « civilisés » que les « barbares » ne connaissent même pas de nom, raffolent de sexe sans frontières, de pédophilie et de partouzes mondialistes.
Ils salissent et souillent tout, recourent à la tyrannie, à la corruption, à la dépravation, à la censure, aux usurpations, aux vols, aux falsifications, aux trafics, aux trahisons, aux tromperies, aux tricheries, aux enlèvements, aux séquestrations, aux emprisonnements, aux supplices, aux liquidations, aux tueries, aux massacres et autres à des degrés inimaginables.
Pour eux, l’humain est réduit à moins que rien.
Et ce sont ces « États » qui donnent des « leçons d’Islaam » et s’arrogent des titres.
Ce ne sont pas ces « États » qui font les croyants et les croyantes qui, par la miséricorde d’Allaah sont partout.
Des croyants et des croyantes, qui ont résisté, résistent et résisteront à la confusion, à la manipulation, à l’imposture, jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
Ton livre sur « le pouvoir » et « le contre-pouvoir », tente de cerner le concept de « makhzen » et se présente comme un cours de droit institutionnel où il y a un peu de tout, mais où l’essentiel est évité.
C’est une sorte de « mémoire universitaire » où tout y passe, « de peur d’oublier quelque chose », mais dans lequel le fond n’est pas traité.
Détricoter Montesquieu et consorts, rappeler Lyautey et le colonialisme, s’élancer dans des constructions sur la « décentralisation », la « régionalisation », « l’aménagement du territoire »,[21] convoquer, pour montrer leurs erreurs, Ibn Khaldoun, Henri Terrasse, Robert Montaigne ou John Waterbury, s’appuyer sur Roger Garaudy, Albert Ayache et autres, citer Nietzsche, s’accaparer de la tribu, faire des incursions se rapportant à l’Andalousie et à d’autres événements rattachés à « l’Islaam », vanter « le génie marocain », chanter « la fierté d’être marocain », écrire que « le makhzen a du cœur », comparer l’allégeance[22] imposée par le régime de l’imposture, au serment fait par les premiers « Ançaars »[23] à Mohammad l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, c’est un peu difficile à suivre !
Respirons un bon coup et essayons de reprendre :
« Le makhzen ».
Sais-tu ce qu’est « lmkhzen » ?
Et qui te dira jamais ce qu’est « lmkhzen » ?
« Lmkhzn ».
« Almakhzane ».
Terme arabe qui renvoi à magasin, et qui s’appliquait à l’origine à l’entrepôt de stockage des vivres accumulés par « le sultan ».[24]
Plus largement, le terme était utilisé pour désigner « le pouvoir » dans « le sultanat » du Mghrib, « l’autorité » du sultan et de ses employés.
Avec le colonialisme, la France a pris en charge « le sultanat » et sa protection contre les populations qui n’ont jamais cessé la résistance.
Le colonialisme a introduit dans ce « protectorat » le terme « État » pour remplacer celui de « mkhzn » et a mis en place les mécanismes qui ont transformé « le sultan » en « roi » et « le sultanat » en « monarchie héréditaire » dite de « droit divin ».
Et dans le cadre de ce qui a été appelé « l’indépendance dans l’interdépendance »,[25] la tyrannie sanguinaire consolidée au Maroc, est aujourd’hui mille et une fois plus armée que par le passé, pour continuer à imposer la servilité.
Ce régime est toujours appelé « lmkhzn » par les marocains.
Il est parmi les bons serviteurs du système colonialo-impérialo-sioniste.
Il n’y a pas si longtemps, dans les années cinquante,[26] des personnes au Maroc se précipitaient pour ramasser le crottin du cheval du « sultan » considéré comme procurant la « bénédiction » ![27]
C’était juste après le retour du « sultan » de Madagascar où le colonialisme l’avait installé avec sa famille, avant d’en faire le « héros »[28] de « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Pendant qu’il était à « madame Cascar »,[29] ses agents au « parti » dit de « l’istiqlaal »[30] demandaient aux populations de regarder la lune pour voir le portrait du « sultan » et soutenaient obstinément, que les populations voyaient le portrait du « sultan » en regardant la lune.
Et dans certains endroits, ces agents faisaient jurer « fidélité » aux nouveaux « adhérents » sur un annuaire téléphonique en leur faisant croire qu’ils juraient sur Le Coran.[31]
Les agents du « sultan » au sein de ce « parti »[32] n’ont jamais cessé de mépriser les populations et bénéficient toujours des « privilèges » de « l’indépendance dans l’interdépendance », en continuant les prosternations devant les « héritiers » du « héros ».
Les « personnalités » des autres « partis » ont appris comment se prosterner pour avoir une part du « gâteau », c’est à dire des biens des populations et du pays pillés avec l’appui du système colonialo-impérialo-sioniste servi en premier bien sûr.
L’imposture dégouline de partout.
Lors de la séance inaugurale de l’université d’été organisée par « Cap Démocratie Maroc »[33] à la faculté des sciences juridiques « Souissi » à Rabat en juin 2013, l’historien Maati Mounjib a soutenu que « le makhzen est un système pragmatique qui ne pense qu’à se perpétuer. L’histoire nous enseigne que ce système ne s’est jamais préoccupé du développement du pays et ne manifeste de patriotisme que dans la perspective de sa survie ».
Autrement dit, le régime qui sévit au Maroc, depuis des lustres, est un régime fondé sur l’imposture.
Tout le monde le sait, même ceux et celles qui font semblant de ne pas le savoir.
Pour maintenir un « État » de cette nature, comme d’autres « États » dits « musulmans », mais que l’Islaam rejette, dénonce, condamne et combat, les coups les plus inimaginables sont montés, les manipulations les plus incroyables sont pratiquées et les mensonges les plus éhontés sont servis.
« Il y a quelques semaines, dans ce pays, un pédophile d’Espagne a été « gracié » et autorisé à retourner en Espagne, au mépris habituel des règles les plus élémentaires des droits des victimes et des populations en général.
Les populations qui ont eu le courage de manifester leur indignation ont eu, comme d’habitude, à faire face à répression barbare.
La situation ayant pris des dimensions internationales, le régime de l’arrogance et du mépris a eu recours, comme d’habitude, à des bavardages stériles, creux, vides, accompagnées de combines et à de magouilles invraisemblables mettant en avant l’invention, mille et une fois servie, du « roi sain », trompé par « l’entourage malsain ».
Et ce régime continue de sévir ».
S’agissant de Nietzsche auquel tu te réfères pour rappeler son attachement à « la volonté de puissance » visant à « réhabiliter l’homme fort, la société de la nature, s’appuyant ainsi sur les bonnes traditions », il a aussi écrit concernant l’Islaam :
« Les croisés combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière ».[34]
L’Islaam, cher frère, n’est pas « le kif »[35] des peuples, comme ses ennemis tentent de le faire croire.
Ce n’est pas le refuge des « déboussolés », des « largués » et autres.
Et il n’a rien à voir avec le régime d’alfaçaade[36] qui sévit au Maroc et dans les pays dits « musulmans ».
Concernant ton livre sur « le crépuscule des valeurs et de leur sens », tu parles dans la dédicace de ton évolution de l’institutionnel au sociologique, à l’ethnologique et à l’anthropologique.
Et cela t’oriente du côté de « la culture ».
Tu soulignes ainsi les dangers d’une population déculturée, abusée, trompée, trahie.
Tu mets en relief le cri de Zaratoustra :
« Il faut craindre les faibles car ils ont souvent triomphé des forts ».
Et te voilà de nouveau avec le concept de « makhzen » : makhzen d’en bas, makhzen d’épée, makhzen impérial et autres.
Et te voilà encore avec l’Islaam, « refuge des battus de la vie ».
Dans un cas comme dans l’autre, c’est beaucoup de confusions.
Tu te lances dans une sorte de catalogue de ce qu’il y a lieu de mettre en œuvre pour « progresser ».
À quoi bon un tel catalogue si  tu restes attaché au régime de l’imposture ?
Ce questionnement n’enlève rien au fait que ton travail est très documenté sur le monde dit « arabe », sur le « Moyen-orient », sur le mouvement dit « national » au Maroc, sur le « berbérisme », sur le « jeu » des partis dits « politiques », sur le « PJD »,[37]  sur la secte « boutchichia », sur « al’adl wa alihçaane »[38] et ‘Abd Assalaame Yaçiine.[39]
J’ai lu dans le « désordre », c'est-à-dire que je n’ai pas respecté la chronologie concernant tes écrits.
Et c’est maintenant seulement que j’arrive à ce que tu appelles « ta traversée du désert ».
La dédicace souligne que c’est le fruit d’une douleur.
Dès le début de l’introduction, tu attires l’attention sur le fait que le livre « apparaît comme une œuvre autobiographique, mais il ne l’est pas ».
Il tente de trouver « une explication à ta chute ».
Tu n’as pas « sombré » car tu as compris que la « traversée du désert » c’est connaître l’échec, le surmonter, le dépasser.
Mais « l’échec » par rapport à quoi ?
Pour aller vers quelle « réussite » ?
Laissons pour l’instant ces interrogations.
Après de « bons et loyaux services », tu as été congédié par Basri, « ton ministre de l’intérieur ».
Tu en parles avec une force dont je ne te croyais pas capable.
C'est-à-dire que je découvre chez toi ce que je ne connaissais pas.
Je découvre quelqu’un dont je ne soupçonnais pas l’existence et dont « la traversée du désert » m’apprend beaucoup.
J’ai toujours cru qu’après ta mission dite « parlementaire »,[40] tu as continué tranquillement, jusqu’à ta « retraite », tes « affaires » avec « le ministère de l’intérieur ».
Pour moi, tu faisais partie des bénéficiaires de « pourboires d’officines diverses », te servant, entre autres, à faire face à certaines addictions.
Je te l’avais écrit sans détour, il y a plus de vingt ans en commandant le convenable et en proscrivant le blâmable.[41]
Je t’avais même demandé d’arrêter de m’importuner en te faisant savoir que tu n’étais plus le bienvenu à la maison lors de tes passages en France.
Et nous nous sommes donc « perdus de vue », comme dirait l’autre.
En te lisant, je prends la mesure de ton « exploit » dans « le pays froid où le soleil est chaud ».[42]
Il m’est donc difficile de comprendre comment tu peux rester attaché au régime de l’imposture, à Ahardane,[43] un résidu qui n’en finit pas de finir, à ‘Archane[44] le méprisable, ni comment tu peux faire d’un débris comme Kheir Eddine,[45] un « génie ».
C’est à perdre son berbère ![46]
En ce qui me concerne, je fais ce que je peux pour m’éloigner de ceux et de celles qui persistent dans la tromperie et dans la tricherie, même lorsqu’ils sont nos frères, comme les fils de la troisième épouse de notre père,[47] ou d’autres personnes dites « proches ».
Lorsque je me trompe, je fais de mon mieux pour me corriger et j’invoque Allaah pour qu’Il m’éclaire et me guide.
Tu parles des événements de juin 1981.
Comme tu le sais, c’est l’année où j’ai quitté le Maroc pour retourner en France.
J’ai fait partir mon épouse et nos enfants en juillet, pour les rejoindre en août :
« Mon emploi de fonctionnaire assujetti au « service civil »,[48] devait me mettre « sous contrôle ».
Comme d’autres assujettis.
Il fallait respecter des habitudes, connaître certaines pratiques, les adopter, et surtout, ne pas se soucier des intérêts des indigènes.
La présence régulière au « bureau » n’était pas souhaitable pour un « cadre ».
Moi je me faisais plutôt une obligation stricte à accomplir mes journées de présence, et à vouloir introduire un autre état d’esprit.
Dés les premiers temps de ma « prise de fonction », je m’étais fait remarquer « négativement », en soulignant que les diplômés, « cadres » assujettis au « service civil », n’avaient pas les moyens de travailler et que c’était inadmissible.
Je ne mesurais pas que mes bonnes intentions pouvaient se traduire par d’inattendues conséquences pour ma famille et moi.[49]
Dans un environnement de ce genre, rien que mon assiduité et mon intégrité pouvaient être considérées comme « une manifestation anti-nationale ».
À la fin du « service civil » cependant  et je n’ai toujours pas compris pourquoi  il m’a été proposé de « rester dans l’administration », en qualité « d’administrateur adjoint » pour commencer, avec, en perspective, « un plan de carrière prometteur ».
J’ai failli rester parce que je pensais que je n’avais plus aucune marge de manœuvre.
Il me restait toutefois un peu de ressort pour m’extraire.
Il fallait biaiser.
J’avais fini par exposer que pour des raisons familiales, je devais rejoindre le cabinet d’avocat de mon père.
Et finalement, personne n’a voulu me retenir « contre mon gré ».
J’avais en fait commencé à penser un peu à mon évasion.
Et pour la préparer, il me fallait tout d’abord, quitter l’administration.
FUIR.
Au début, cela me paraissait « fou » de retourner en « métropole ».
L’idée cependant, ne me quittait pas.
Je la gardais pour moi.
Pendant les vacances d’été, mon épouse[50] et nos deux enfants se rendaient en France.
Moi je restais au Maroc.
L’eau continuait à couler sous les ponts, comme dirait l’autre.
Je consacrais beaucoup de temps à ma famille, je lisais, je continuais à écrire et à publier quelques articles, principalement sur la situation internationale,[51] je m’intéressais au football.
L’idée de l’évasion faisait son chemin.
En 1981, j’avais demandé à mon épouse de se préparer pour un retour en France.
Un peu avant la fin de l’année scolaire, j’avais informé mon père, ma mère et quelques autres personnes de mon « projet ».
Personne ne comprenait.
Au début de l’été, mon épouse avait quitté le Maroc avec nos deux fils.
Moi je l’avais fait plus d’un mois après.
J’ai quitté le Maroc pour ramener mon épouse au pays qu’elle a quitté afin de m’accompagner, pour protéger nos enfants et, je le dis en mots que je n’étais pas en mesure d’utiliser à l’époque, « pour ne pas me faire vider de ce qui me remplit avant même que je ne sois de ce monde ».
J’ai quitté le Maroc une première fois, après le baccalauréat, pour des études universitaires en France où je suis resté de 1970 à 1977.
J’y suis retourné et au bout de quatre ans, je l’ai quitté avec mon épouse et nos deux fils  pour nous installer en France où nous sommes encore, [52] par la grâce du Seigneur des univers.[53]
À un moment, en attendant de partir, car dans mon esprit le projet d’évasion prenait forme, j’ai mis un terme à mon travail dans l’administration pour faire le barreau, et entrepris donc un stage d’avocat. [54]
Je suis parti un matin.
En plein été.
En pleine lumière.
Quelques semaines seulement venaient de s’écouler depuis des événements sanglants[55] à ddaar lbidaa[56] et dans d’autres villes :
Les hommes, les femmes, les enfants en marche.
L’arsenal du maintien de l’ordre.
La panoplie répressive.
Les milliers d’arrestations.
Les camps de détention et de torture.
Les blessés et les tués.
Les procès en vertu de la loi colonialiste[57]sur les manifestations contraires à l’ordre et réprimant les atteintes au respect dû à l’autorité.
Dans le taxi qui m’emmenait à l’aéroport, j’avais hâte d’être dans l’avion.
Deux ans après avoir quitté le Maroc,[58] j’ai eu un jour, un appel téléphonique d’un service à Paris, de l’administration de l’Office des Phosphates du Maroc, m’expliquant que le Directeur de cet Office, Kariim Al’amraanii,[59] de passage en France, voulait me voir.
Un rendez-vous m’a été fixé pour le lendemain matin.
Kariim Al’amraanii a commencé par me faire savoir qu’il ne lui était pas possible de m’aider à trouver un travail stable en France.
Je lui ai fait savoir que je ne lui demandais rien et que j’ignorais pourquoi il voulait me voir.
Il avait alors changé de sujet et a fait semblant de s’intéresser à une thèse universitaire que je préparais sur le Sahara.
Il a insisté, au nom de l’Office des Phosphates, pour participer[60] aux frais de dactylographie, de photocopies et autres.
J’ai appris plus tard que mon père avait entretenu de « mon cas » un de ses amis, général originaire de Zemmour et que celui-ci en a parlé au Directeur de l’Office des Phosphates qui tenait donc à me voir.
J’ai su, plus tard encore, que le général a dit à mon père que je n’avais pas besoin que quelqu’un du Maroc se penche sur « mon cas ».
Après la soutenance de la thèse, j’ai envoyé par la poste, en recommandé, un exemplaire au Directeur de l’Office des Phosphates, qui faisait fonction de « premier ministre ».
Je n’ai jamais su si la police du régime de l’imposture qu’il a toujours servi, a donné l’autorisation pour que l’envoi lui soit remis ».
En repensant à ces moments, j’ai senti le besoin de m’accorder une séance d’arrosage.
C’est un moment que je savoure, qui me transporte souvent dans une période de mon enfance.
J’en ai parlé parfois :
« En arrosant, je redeviens souvent un enfant dans un jardin à Taroudanete.[61]
C’était en 1957-1958, je crois.[62]
Nous habitions une maison de fonction avec un magnifique jardin.
Dans mes souvenirs, il est encore plus que cela.
Des fleurs de toutes les couleurs partout.
Des orangers, des citronniers, des bananiers, des arbres dont je ne connais même pas le nom, des plantations diverses, variées.
Un enchantement.
Et la musique de l’eau.
De l’eau, Nous avons fait toute chose vivante nous dit Allaah.[63]
Le jardin disposait d’un système d’irrigation fait de « saagyaate ».[64]
La terre accueillait cette eau avec bonheur et j’étais heureux de tenir compagnie aux plantes qui se désaltéraient avec joie.
Une bénédiction.
C’était le début du Maroc de « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Mon père avait été nommé à un poste « important » et nous habitions alors cette maison de fonction avec le magnifique jardin.
Avant nous, la maison était occupée par une famille de colonialistes de France.
La France, pays où je suis installé dans une maison avec un bout de jardin.
Lorsque j’arrose, je sens le bonheur de la terre accueillant l’eau.
Et je suis heureux de partager la joie des plantes qui se désaltèrent ».
Je reprends la lecture de ton écrit.
Longue plongée dans les eaux polluées des partis dits « politiques ».
Pour moi, ces partis permettent à des minables de tout bord de s’adonner, depuis « ‘aame nodou trgdou »,[65] à la même danse lascive, chacun rêvant d’intégrer « le harem » du régime de l’imposture, ne serait-ce que l’espace d’un instant.
Bien sûr, il y a la phraséologie trompeuse qui a fait, qui continue de faire et qui fera des victimes sans nombre, dans tous les domaines, mais cela n’empêche pas, n’a pas empêché et n’empêchera pas les minables de continuer à faire « chiikhaate ».[66]
Parfois, ces « chiikhaate » sont autorisées à ouvrir leur maison close.[67]
« Harem » et « maisons closes » restent, bien entendu, sous l’œil du proxénète en chef, le système colonialo-impérialo-sioniste, qui veille à ce que la turpitude[68] n’épargne aucun des pays dits « musulmans », tout en dissertant sur « l’islam de tolérance ».[69]
Quand je te lis, j’ai par moments l’impression de lire un vieil universitaire « gaulliste », nostalgique de ce qui fut.
Au Maroc, cher frère, ce qui manque ce n’est pas comme tu l’écris « des doctrinaires de l’État tels que Michel Debré ou Alain Peyrefitte », mais des êtres comme les compagnons de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Des êtres comme ‘Omar Ibn Alkhattaab.[70]
Amiir Almouminiine.[71]
« Lorsqu’il a été désigné à Almadiina[72] pour être le chef de l’État des croyants et des croyantes, tout en acceptant de servir et d’assumer ses responsabilités, il n’a pas manqué de s’interroger sur la politique à suivre afin d’assurer au mieux sa fonction dans le respect du Message d’Allaah.
Il a exprimé en public sa crainte devant cette lourde tâche et sa peur de faillir à son devoir vis à vis des croyants et des croyantes.
Dans l’assistance, des personnes l’ont rassuré et lui ont fait savoir que tout manquement à sa mission serait combattu, au besoin par les armes.
Après les avoir écouté, ‘Omar a remercié Allaah qui a fait de lui un membre de cette prodigieuse Omma[73] d’Alqoraane et d’Assonna ».[74]
Cher frère, Allaah nous dit :
« Seuls se rappellent les doués d’intelligence ».[75]
Moi aussi je remercie Allaah d’avoir fait de moi (du moins je l’espère), un membre de cette prodigieuse Omma d’Alqoraane et d’Assonna.
J’arrive au livre que j’aurai dû lire en premier.
Mais ne dit-on pas qu’il faut garder le meilleur pour la fin ?
Énorme travail, grand apport, connaissances insoupçonnées, style mobilisateur, parfois fulgurant, étendue d’un savoir qui contraste avec mes faibles acquis dans ce domaine.
Je suis impressionné.
Me voilà embarqué « à la recherche du temps à retrouver par delà les ténèbres laissés par les historiens », pour essayer de suivre ton désir de relancer « l’amazighité » et de faire revivre « l’histoire millénaire du Maroc ».
L’amour de la terre.
La force de la tribu, taqbiilte,[76] traduisant la liberté de cette collectivité de base qui veille à l’équilibre et qui écarte quiconque, investi d’une « autorité », lorsqu’il est défaillant.
Et puis l’interminable défilé des Grecs, des Romains, des Arabes et du colonialisme avec des « tableaux » sur la saga d’Idriis jusqu’aux alaouites, en ne perdant pas de vue « le fil conducteur », consistant en une tentative de donner au « fait berbère » une dimension dite « nationale », par la réhabilitation des « Berbères » avec leur histoire, leur culture, leur identité.
Tu le devines, cher frère, cet « enclos » n’est pas pour moi.
C’est quoi « la laïcité amazigh » ?
Que signifie « la quête de l’amazighité » ?
De quel « génie marocain » s’agit-il ?
Je peux continuer les questions, mais à quoi bon ?
Moi, c’est le Message d’Allaah qui m’intéresse :
« Depuis le premier être humain, Aadame sur lui la bénédiction et la paix, les croyants et les croyantes, se défendent contre les agresseurs.
L’Islaam est la Voie agréée[77] par Allaah pour l’humanité.[78]
Il a toujours été combattu, il est toujours combattu et sera toujours combattu par les ennemis d’Allaah.
Les croyants et les croyantes ont toujours résisté, résistent et résisteront.
Les agressions menées aujourd’hui par le système colonialo-impérialo-sioniste et ses employés, y compris ceux installés à la « tête » des « États » dits « musulmans », sont multiples et prennent diverses formes.
Dans leur déchaînement, les ennemis d’Allaah continuent de recourir à d’innombrables moyens pour alimenter et entretenir la haine contre les croyants et les croyantes.
Dans un collège interarmées[79] aux USA,[80] l’enseignement d’un militaire du Département de la défense prône la guerre totale contre l’Islaam et envisage l’utilisation de l’arme nucléaire pour faire disparaître Makka[81] et Almadiina ».[82]
J’ai été accroché par les éléments que je découvre sur Mouçaa Ibn Noçaïr[83] et Taariq[84] Ibn ziyyaad, développés par Roger Garaudy,[85] s’appuyant sur des sources espagnoles, pour donner une autre interprétation que celle connue, sur le rôle de ces personnes concernant l’Islaam en Espagne.
C’est une invitation à creuser, encore creuser, toujours creuser.
Comme tu l’écris, « seul le vrai est vrai en face de toutes les mystifications ».
Ton approche d’Ibn Toumert,[86] en dépit du fait que tu le condamnes, alimente et entretient l’intérêt quand au débat sur les actions des Almoravides[87] et des Almohades.[88]
Quels sont les perdants ?
« Ceux qui n’ont pas cru aux Signes[89] d’Allaah, ce sont ceux-là les perdants ».[90]
Et l’avenir ?
« L’avenir est à la piété ».[91]
 
BOUAZZA


[1] Je sais qu’il est dangereux de dénoncer ce régime criminel, mais qui t’oblige à continuer ton allégeance dégradante à cette puanteur ?
Jusqu’à l’âge de vingt-et-un ans, j’ai cru à des balivernes de ce régime des ténèbres : Qu’Allaah me pardonne, me guide et m’éclaire.
[2] Le plus noble d’entre vous auprès d’Allaah est le plus pieux.
Alqoraane (Le Coran), sourate 49 (chapitre 49), Alhojoraate, Les Chambres, aayate13 (verset 13).
[3] Selon le calendrier dit grégorien (ramadaane 1434).
[4] Si Allaah veut.
[5] Je l’avais adressé à l’époque au défunt Driss Chraïbi (Idriis Chraaïbii, le r roulé) et j’ignore comment tu l’a su car lorsqu’il est allé au Maroc, la même année je crois, tu as chargé une de nos sœurs de me contacter pour me demander, de ta part, de ne plus remettre ce genre d’écrit à ce personnage.
[6] La deuxième épouse de notre père, après le renvoi de ta mère.
[7] Comme tu le sais, ma mère aussi a été renvoyée, pour une troisième épouse qui elle-même a été remplacée.
[8] Je n’arrive pas à saisir ce que cherchait l’institution scolaire colonialiste à travers un texte sur cette période de l’enfance de Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
[9] Mohammad Oufqiir (le r roulé).
[10] Idriis Albasrii (les r roulé).
[11] Qui consiste depuis Aadame sur lui la bénédiction et la paix, à faire de son mieux pour adorer Allah, comme Allah le demande.
[12] Alhidaaya.
[13] De l’Arabie d’aujourd’hui.
[14] Y compris au sein de sa famille où l’un de ses pires ennemis n’était autre que son oncle paternel.
Ce qui rend plus que ridicule les tentatives obscurantistes des charlatans qui se fabriquent une filiation avec le Prophète sur lui la bénédiction et la paix, afin d’en tirer profit en trompant les autres.
C’est le cas depuis des lustres au Maroc par exemple, où ce virus continue ses ravages.
[15] D’autres Prophètes et Messagers sur eux la bénédiction et la paix, ont été combattus.
[16] D’autres Prophètes et Messagers, sur eux la bénédiction et la paix, ont été soutenus.
[17] Mouslim ou mouslima.
[18] L’ombre en tamazighte (la langue berbère).
[19] La source en tamazighte.
[20] Almouminoune wa almouminaate.
[21] Une grande nostalgie accompagne l’évocation du CERF qui dépendait d’Oufqiir et travaillait pour l’avènement d’une société harmonieuse.
C’est le service où tu as débuté au milieu de coopérants français.
Je ne sais pas si tu te rappelles, il y a plus de quarante ans, enthousiaste, tu m’avais emmené voir une petite construction en dur, destinée selon le CERF à remplacer la baraque du bidonville.
Le CERF a disparu, mais pas ta nostalgie.
[22] Albay’a.
[23] Premiers soutiens de Yatrib, le r roulé (qui deviendra Almadiina) à Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, au moment où peu de personnes croyaient à sa mission et où sa vie était menacée à Makka, par les ennemis de l’Islaam.
[24] Du mot arabe soltaane, titre que s’attribuait au Maroc un personnage soutenu par un groupe ou plusieurs, un clan ou plus, appuyé par des moyens armés, religieux, économiques, culturels et autres, pour dominer une population, contrôler un territoire et exercer la tyrannie en imposant ce qui a été appelé en français un sultanat.
Avant le colonialisme, cette tyrannie avait du mal à s’imposer face aux luttes des populations et le pouvoir du sultan était limité à ce que le colonialisme a appelé ″bled lmkhzn (le pays du makhzen) ou Maroc utile, face à ce qu’il a appelé ″bled siba (pays de l’anarchie pour désigner les régions qui contestaient le pouvoir du sultan) ou Maroc inutile.
La soldatesque colonialiste a fait en sorte que  le sultanat regroupe le Maroc utile et le Maroc inutile.
″Le sultan est devenu roi et le sultanat a été transformé en monarchie héréditaire dite de droit divin.
Une tyrannie qui se réfère toujours à l’Islaam pour tenter de donner une sorte de légitimité à l’imposture que l’Islaam rejette, dénonce, condamne et combat.
Les croyants et les croyantes savent que des régimes de ce genre, n’ont rien à voir avec l’Islaam, que les individus placés à leur tête sont des imposteurs et que depuis des lustres, aucun État Musulman n’existe plus, nulle part.
[25] Statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[26] Période de l’octroi au Maroc par le colonialisme français "de l’indépendance dans l’interdépendance".
[27] Lbaraka (le r roulé; la baraka.
[28] Une société désagrégée est souvent un terrain fertile pour la culture des héros.
Une société saine n’a pas besoin de héros.
[29] Madagascar.
[30] De l’indépendance.
[31] Alqoraane (le rroulé).
[32] Et de ses divers rejetons, suite à des scissions.
[33] CAPDEMA.
[34] Friedrich Nietzsche, Antéchrist, Éditions Gallimard, Paris, 2006.
[35] Lkiif, le cannabis.
[36] La corruption qui n’est pas seulement arrachwa(le r roulé).
[37] Parti de la Justice et du Développement dont le responsable est aujourd’hui chef du gouvernement.
[38] Justice et Bienfaisance (et Spiritualité).
[39] Son responsable, décédé depuis.
[40] Dont tu restes nostalgique en rappelant souvent un document de 1978 qui est ton œuvre.
[41] Alamr bilma’rouf wa annahy ‘ane almonekar (les r roulés).
[42] En parlant du Maroc où il était le Résident Général du colonialisme français, le maréchal Louis Hubert Gonzalve Lyautey l’avait désigné, dans une des formules dont il avait le secret, disent encore ses adorateurs, comme le pays froid où le soleil est chaud.
[43] Mahjoubii Ahardaane (le r roulé), originaire de Zayaane, caïd à l’époque colonialiste, militaire dans l’armée colonialiste française, il a participé à ce qui a été appelé la résistance pour l’obtention de l’indépendance dans l’interdépendance.
Il a été placé par le régime de l’imposture à la tête d’une organisation dite berbériste, le mouvement populaire, alharaka achcha’biyya (le r roulé, appellation en arabe, car en berbère, il n’a jamais eu d’appellation), il y a plus d’un demi-siècle.
Il a été plusieurs fois ministre.
[44] Mahmoud ‘Archaane (le r roulé), originaire de Zemmour (le r roulé, Zmmour), flic mis par le régime de l’imposture dans des services de torture et de violation de tous les droits.
Nommé député, il a été placé à la tête d’un parti dit politique et d’un groupe dit parlementaireau temps de Basri.
[45] Mohammad Khaïr Addiine (le r roulé), originaire de la région de souss (sous), écrivain opposant au régime de l’imposture dans les années soixante.
Installé en France, il a eu pendant plusieurs années un parcours de débauché alcoolique, dont il était fier de faire étalage, une façon de signifier son opposition à l’Islaam et de continuer à bénéficier des pourboires des protecteurs de certains écrivains des colonies″.
Il est retourné au Maroc, toujours fier d’être un débauché alcoolique, pour être pris en charge quant à ses besoins matériels, par le régime de l’imposture.
Il est mort dans les années quatre vint dix.
[46] D’autres diraient son latin.
[47] Principalement son fils aîné, l’usurpateur en chef.
[48] Dit service si vil, mis en place pour détourner les jeunes diplômés de la mouvance dite de gauche.
J’ai attendu neuf mois pour être payé (mille dirhams à l’époque).
Heureusement que mon épouse a été payée sans retard et que son salaire nous permettait de subvenir à nos besoins.
[49] J’ai été pendant longtemps, avec la fille du gouverneur (l’équivalent du Préfet) et une autre personne, dans un local utilisé toute la journée par un agent du service dit public, pour préparer du thé au gouverneur, à son équipe et à leurs visiteurs (j’ai toujours refusé de boire ce thé).
Je devais m’estimer heureux car je disposais d’une table et d’une chaise.
Je n’avais pas d’attribution précise et je pouvais faire ce que je voulais, y compris ne pas venir.
[50] Française.
[51] Dans l’opinion, le journal du parti dit de l’istiqlaal, ouvert aux points de vue autres  en raison de son terrible manque de matière.
[52] Avec nos petits-enfants aussi.
[53] Rabb al’aalamiine (le r roulé).
Mon épouse a eu un poste dans l’enseignement d’où elle était en détachement.
Moi j’ai mis presque trois ans pour décrocher un emploi stable.
Je savais ce qui m’attendait, et mon évasion n’avait pas pour but que je fasse carrière en France.
[54] Dans le cabinet ouvert par mon père après sa retraite de magistrat.
[55] Événements du mois de juin 1981.
[56] Le r roulé, la maison blanche, Casablanca.
[57] Loi du 29 juin 1935, mise en place par la France colonialiste au Maroc colonisé, et appliquée par le régime de l’indépendance dans l’interdépendance contre les indigènes.
Ce régime est fondé sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain.
[58] En 1982, j’ai eu la nationalité française par mariage puisque mon épouse est française, mais je n’avais pas encore d’emploi stable.
[59] Le r roulé, Karim Lamrani, plusieurs fois premier ministre.
[60] À hauteur de cinq mille francs à l’époque.
[61] Le r roulé, Taroudant.
[62] Nous avons presque toujours eu des maisons avec de beaux jardins, mais souvent, c’est à celui de la maison de Taroudanete que je pense.
[63] Alqoraane (Le Coran), sourate 21 (chapitre 21), Alanebiyaa-e, Les Prophètes, aayate 30 (verset 30).
[64] Swaaguii, swaaqii, pluriel de saagya, saaqya (qui irrigue, rigole).
[65] Le r roulé, depuis belle lurette.
[66] De l’arabe ″chaykha (chiikha) au singulier, féminin de chaykh (chiikh), qui veut dire personne âgée, mais désigne, dans l’usage courant, un chef de clan ou de tribu.
Au Maroc, le mot au masculin désigne un indicateur placé par l’administration pour tenir informé le représentant du ″ministère de l’intérieur″, le caïd (alqaaid) des faits et gestes des populations sous sa surveillance, mais s’applique aussi au chef d’une troupe de chiikhaate (pluriel de chiikha) qui désigne des putes participant par des danses lascives et des chants vulgaires, à entretenir la débauche en de multiples occasions.
[67] Le jeu de mots n’en est pas un !
[68] Alfahchaa-e.
[69] Qui s’apparente pour ce système aux maisons du même nom.
[70] Qu’Allaah le bénisse.
[71] Commandeur des croyants.
[72] Médine.
[73] Matrie, communauté, dont les membres sont partout et seront partout, jusqu’à la fin de l’existence ici-bas, ine chaa-e Allaah.
[74] Du Coran et de la pratique de Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, chargé par Allaah de continuer et de finir la mission confiée aux Prophètes et aux Messagers précédents, sur eux la bénédiction et la paix.
[75] Oulou alalbaab, les gens qui ont un cerveau.
Alqoraane (Le Coran), sourate 39 (chapitre 30), Azzomar, Les Groupes Homogènes, aayate 9 (verset 9).
[76] Du mot arabe qabiila (qbiila).
[77] Alyawme akmalto lakome diinakome wa atmameto ‘alaykome ni’ematiiwa radhiito lakome alislaam diine.
Aujourd’hui J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait et J’agrée pour vous l’Islaam comme religion.
Par cette révélation dans Alqoraane, à Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, Allaah annonce le parachèvement du Message qui a commencé avec Aadame sur lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane (Le Coran), sourate 5 (chapitre 5), Almaa-i-da, La Table, aayate 3 (verset 3).
[78] C’est de l’humanité qu’il s’agit dans ce texte.
[79] Collège interarmées de Norfolk en Virginie.
[80] United States of America, les États unis d’Amérique, construits par des européens sur le génocide des Indiens, sur l’esclavage, sur le terrorisme, sur l’utilisation des bombes atomiques et sur d’innombrables autres massacres et destructions qui continuent partout.
À l’avant-garde du système colonialo-impérialo-sioniste, les USA sont aujourd’hui la première puissance militaire et atomique à la tête des massacres de multiples populations, dans le monde entier.
Les massacres et les destructions contre les croyants et les croyantes atteignent des proportions inouïes.
Des croyants et des croyantes sont kidnappés dans n’importe quel pays, torturés, emprisonnés dans des lieux d’enfermement des plus sordides, des bagnes un peu partout, liquidés par tous les moyens, en violation totale des règles les plus élémentaires des droits humains.
Et les États-Unis d’Amérique sont applaudis comme défenseurs de la liberté.
Les agressions, les crimes, les exterminations, les violations de tous les droits des populations et des individus à travers le monde, les massacres, les destructions, les anéantissements, les éliminations, les assassinats, le pillage, le vol, la cupidité, la domination, la répression, l’oppression, l’exploitation, le mensonge, le cynisme, la tromperie, la tricherie, les discriminations, les enlèvements, les enfermements, les tortures, les humiliations, le mépris, l’arrogance, le faux, l’imposture, ″c’est la défense de la liberté″ selon les applaudisseurs.
[81] La Mecque, lieu de la Demeure Sacrée d’Allaah (Bayte Allaah Alharaame), alka’ba (la kaaba), et du pèlerinage (alhajj) des croyants et des croyantes).
[82] Médine, la ville où Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix, a passé une partie de son existence ici-bas et lieu de son enterrement.
[83] Le r roulé,  Fils de l’aiglon: il va falloir utiliser en arabe la lettre sine au lieu de la lettre saade.
[84] Le r roulé.
[85] Roger Garaudy, l’Islam en Occident, L’Harmattan, Paris.
[86] Le r roulé.
[87] Almoraabitoune (le r roulé).
[88] Almowahhidoune.
[89] Aayaate.
[90] Alqoraane (Le Coran), sourate 39 (chapitre 39), Azzomar (le r roulé), Les Groupes Homogènes, aayate 63 (verset 63).

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