mercredi 20 mai 2015

EN QUITTANT L’HÔPITAL


En quittant l’Hôpital Pitié-Salpêtrière par l’une des nombreuses sorties, qui devait être la porte principale de l’établissement au premier temps de son ouverture, j’accède, presque directement, au square Marie Curie.[1]
Un petit parc dans le treizième arrondissement de Paris, ouvert 24heures sur 24 heures.[2]
Un parc très apprécié des corbeaux et des pigeons qui le fréquentent assidûment et en grand nombre.
C’est aussi un lieu où se rencontrent des personnes du genre de celles dites laissées-pour-compte, exclues, SDF,[3] ou « sans dents » selon l’expression méprisante du socialiste François Hollande,[4] d’après l’une de ses concubines, renvoyée il y a un an et quelques mois, par un coup de fil à l’AFP.[5]
En quittant l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, sur le côté droit du parc, les enfants peuvent accéder à quelques jeux, dont un toboggan.
Sur le côté gauche, derrière le grillage d’un panneau, une grande feuille de la direction des Espaces Verts et de l’Environnement, rappelle, en cinq chapitres, la réglementation générale des jardins et bois appartenant à la ville de Paris, y compris les bois de Boulogne et de Vincennes.[6]
En sortant de ce parc, je me trouve sur le boulevard de l’Hôpital, sous un pont qui est en fait un passage élevé, en plein air, pour le métro.[7]
Au numéro 11 bis, presque immédiatement à droite de la sortie du square, quelques personnes sont à proximité du centre « Accueil-Solidarité de Paris Austerlitz », à quelques mètres de la gare ferroviaire et de la station de métro Austerlitz justement.
Plus loin, c’est le Jardin des Plantes par lequel je n’hésite jamais à passer, dès que je le peux.
Les pigeons et les corbeaux s’y plaisent aussi.
Une nuée d’enfants en visite ajoute à mon attachement à cet espace.
Je quitte le Jardin des Plantes et longe, dans le cinquième arrondissement, la rue Jussieu et sur ma droite, l’université du même nom.
Autrefois, il y a de cela toute une vie, j’ai fréquenté cette université.
Un jour, pour un papier dont j’avais besoin, je m’étais rendu au secrétariat où une employée,[8] ayant appris le nom du village au Maroc dans la chaîne montagneuse dite du Moyen Atlas, où je suis né, a voulu engager la conversation avec moi, car elle était née dans ce même village, peut-être à la même époque que moi.
Je n’avais pas envie de converser avec elle.[9]
Il m’arrive d’y penser, et de regretter mon attitude.
Avant d’arriver à la librairie « Gibert Joseph »[10] sur le boulevard Saint Michel, je m’attarde un peu dans la rue des Écoles que je connais assez bien, et je pense à la résidence universitaire des étudiants du Maroc,[11] que j’ai connue, sans y avoir de chambre, dans les années soixante dix.
Elle n’existe plus depuis longtemps : parmi les résidents, beaucoup « rêvaient, d’un autre monde ».
Moi aussi.[12]

BOUAZZA



[1] Physicienne et chimiste polonaise, naturalisée française.
[2] Ce qui est rare car presque tous les parcs en France, ferment le soir.
[3] Sans Domicile Fixe.
[4] Homme de gauche, installé en mai 2012 (selon le calendrier dit grégorien), sur le trône du Palais de l’Élysée, pour remplacer son alter ego de droite, Nicolas Sarkozy, comme Président de la République en France.
[5] Agence France Presse, à ne surtout pas confondre avec AFB (Agence France Bouazza).
[6] J’ai connu ce bois en fréquentant l’université de Vincennes qui n’existe plus depuis pas mal d’années déjà.
Le bois lui, y est toujours.
[7] Il y a ainsi quelques trajets du métro qui ne sont pas souterrains.
[8] Française ʺde soucheʺ comme diraient ses ancêtres les gaulois.
[9] Ai-je déduit qu’elle venait d’une famille de colonialistes, et qu’elle était pour le colonialisme ?
[10] Que je désigne aussi par ʺGibert Jeuneʺ.
Librairie où je me contente, depuis un certain temps déjà, de feuilleter des livres que je n’achète plus.
[11] En plus de ʺla Maison du Marocʺ à la cité internationale, au bouvard Jourdan, dans le quatorzième arrondissement.

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