En
quittant l’Hôpital Pitié-Salpêtrière par l’une des nombreuses sorties, qui
devait être la porte principale de l’établissement au premier temps de son
ouverture, j’accède, presque directement, au square Marie Curie.[1]
Un
petit parc dans le treizième arrondissement de Paris, ouvert 24heures sur 24
heures.[2]
Un
parc très apprécié des corbeaux et des pigeons qui le fréquentent assidûment et
en grand nombre.
C’est
aussi un lieu où se rencontrent des personnes du genre de celles dites laissées-pour-compte,
exclues, SDF,[3]
ou « sans dents » selon l’expression méprisante du socialiste François
Hollande,[4] d’après
l’une de ses concubines, renvoyée il y a un an et quelques mois, par un coup de
fil à l’AFP.[5]
En
quittant l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, sur le côté droit du parc, les enfants
peuvent accéder à quelques jeux, dont un toboggan.
Sur
le côté gauche, derrière le grillage d’un panneau, une grande feuille de la
direction des Espaces Verts et de l’Environnement, rappelle, en cinq chapitres,
la réglementation générale des jardins et bois appartenant à la ville de Paris,
y compris les bois de Boulogne et de Vincennes.[6]
En
sortant de ce parc, je me trouve sur le boulevard de l’Hôpital, sous un pont
qui est en fait un passage élevé, en plein air, pour le métro.[7]
Au
numéro 11 bis, presque immédiatement à droite de la sortie du square, quelques
personnes sont à proximité du centre « Accueil-Solidarité de Paris Austerlitz »,
à quelques mètres de la gare ferroviaire et de la station de métro Austerlitz
justement.
Plus
loin, c’est le Jardin des Plantes par lequel je n’hésite jamais à passer, dès
que je le peux.
Les
pigeons et les corbeaux s’y plaisent aussi.
Une
nuée d’enfants en visite ajoute à mon attachement à cet espace.
Je
quitte le Jardin des Plantes et longe, dans le cinquième arrondissement, la rue
Jussieu et sur ma droite, l’université du même nom.
Autrefois,
il y a de cela toute une vie, j’ai fréquenté cette université.
Un
jour, pour un papier dont j’avais besoin, je m’étais rendu au secrétariat où
une employée,[8]
ayant appris le nom du village au Maroc dans la chaîne montagneuse dite du Moyen
Atlas, où je suis né, a voulu engager la conversation avec moi, car elle était
née dans ce même village, peut-être à la même époque que moi.
Je
n’avais pas envie de converser avec elle.[9]
Il
m’arrive d’y penser, et de regretter mon attitude.
Avant
d’arriver à la librairie « Gibert Joseph »[10] sur le
boulevard Saint Michel, je m’attarde un peu dans la rue des Écoles que je
connais assez bien, et je pense à la résidence universitaire des étudiants du
Maroc,[11] que
j’ai connue, sans y avoir de chambre, dans les années soixante dix.
Elle
n’existe plus depuis longtemps : parmi les résidents, beaucoup « rêvaient,
d’un autre monde ».
Moi
aussi.[12]
BOUAZZA
[1]
Physicienne et chimiste polonaise, naturalisée française.
[2]
Ce qui est rare car presque tous les parcs en France, ferment le soir.
[3]
Sans Domicile Fixe.
[4] Homme de gauche, installé en mai 2012 (selon le
calendrier dit grégorien), sur le trône du Palais de l’Élysée, pour remplacer
son alter ego de droite, Nicolas Sarkozy, comme Président de la République en
France.
[5]
Agence France Presse, à ne surtout pas confondre avec AFB (Agence France
Bouazza).
[6]
J’ai connu ce bois en fréquentant l’université de Vincennes qui n’existe plus
depuis pas mal d’années déjà.
Le bois lui, y est toujours.
[7]
Il y a ainsi quelques trajets du métro qui ne sont pas souterrains.
[8]
Française ʺde soucheʺ comme diraient ses ancêtres les gaulois.
[9] Ai-je
déduit qu’elle venait d’une famille de colonialistes, et qu’elle était pour le
colonialisme ?
[10]
Que je désigne aussi par ʺGibert Jeuneʺ.
Librairie où je me contente, depuis un certain temps
déjà, de feuilleter des livres que je n’achète plus.
[11] En plus
de ʺla Maison du Marocʺ à la cité internationale, au bouvard Jourdan, dans le
quatorzième arrondissement.