Ils m’appellent tous les deux Bagui.
C’est le plus jeune,
d’un
mois et demi, qui m’a prénommé ainsi.
Le plus âgé
a adopté
cette appellation.
Pour eux, cela veut dire grand-père, puisque je suis leur
grand-père.
C’est un fabuleux bienfait d’Allaah d’avoir des
petits-enfants.
Flots
de pensées.
Averses
d’images.
Afflux
de sensations.
Des
souvenirs s’assemblent.
Des
pensées se rassemblent.
Des
mots s’associent.
Ravissement.
Ruissellement
de paix.
Reconnaissance.
Mes
petits enfants renforcent en moi le parfum de l’aube de la vie, et parfois, par
le simple fait de me regarder, ils savent me redire le cycle fabuleux, la voie
du destin de chaque être et donc de l’enfant, qui n’appartient ni au père, ni à
la mère, et qui doit accomplir ce pourquoi il est ici-bas, en attendant de
rejoindre l’au-delà.
Quand
ils sont ensemble à la maison, leur bonheur à de délicieuses saveurs.
Et
lorsque parmi les divers mets qu’ils apprécient, un tajiine
par
exemple leur est servi, ce bonheur se traduit aussi par :
-
Encore de la vianda
Bagui.
Pour
des frites, c’est :
-
Encore des fritos Bagui.
Mes
amigos,
dont mon
épouse, leur grand-mère, parlerait beaucoup mieux que moi, me communiquent
souvent ce qui parfois se perd avec l’âge dit « adulte » et qu’ils
m’offrent généreusement : l’affection.
En
regardant avec eux des vidéos sur internet, je suis heureux d’observe leur
fascination, de sentir leur émerveillement, et de partager leurs émotions.
C’est
comme lorsque je les accompagne au parc, au manège et ailleurs : je voudrais
que ces moments durent encore et encore.
Se
cacher lorsque les parents, ou d’autres personnes sonnent, fait partie des jeux
appréciés.
L’un
utilise un coin du salon comme cachette, et l’autre aime se mettre avec moi
sous une couverture sur le divan ;
Mais
bien que d’accords pour tenir longtemps cachés,
ils ne
peuvent s’empêcher de se "dénoncer" presque aussitôt, dans des rires
communicatifs.
Il
m’arrive cependant de ne pas les supporter parfois, et de vouloir leur départ
de la maison. C’est rare, mais je l’ai senti pendant une période où j’étais
très affaibli par une infection qui a duré des semaines en me provoquant une
toux persistante, où j’avais du mal à dormir et même à m’allonger, et durant
laquelle je devais par ailleurs effectuer analyses et examens préparatoires
pour une intervention chirurgicale.
Dans
des moments pareils, ils ont un sens inné pour capter que « Bagui n’est
plus Bagui » : comment demander pardon à mes amigos ?
Le
plus âgé, un "fan" de chocolat, a un frère qui va avoir un an dans deux mois et demi ine chaa-e Allaah,
et qui a
déjà le sens de la communication.
Je
l’accueille souvent avec le mot « watikilimimi »,
auquel
j’avais recours avec son frère et son cousin.
Ce
mot lui plaît et sa joie me va droit au coeur : qu’Allaah soit remercié
pour cette miséricorde,
BOUAZZA
Les bienfaits d’Allaah sont innombrables, et il nous
est impossible de les compter.