samedi 5 avril 2014

« TCHARMIL »


Au Maroc, ce terme a cours dans le domaine culinaire.
Il vient du mot « charmoula »,[1] qui renvoie à l’utilisation de divers ingrédients, dans la préparation de certains poissons.
La recette pour un dosage de trois kilos de poissons par exemple, peut se présenter ainsi :
« Équeuter,[2] rincer et piler un gros bouquet de coriandre, soit au mortier (mehraz),[3] soit additionné d’un demi verre d’eau au mixer, avec la quantité de sel nécessaire à l’assaisonnement, 3 ou 4 gousses d’ail écrasées, puis ajouter à cette coriandre pilée :
1/2 verre à thé d’eau, 2 cuillerées à soupe de piment doux, 1 cuillerée à soupe de cumin,[4] 1/2 cuillerée à café de piment fort, pilé, 2 cuillerées à soupe d’huile.
(Pour l’alose,[5] ajouter 1/2 verre à thé de vinaigre).
Bien mélanger le tout et laisser le poisson mariner quelques heures ».[6]
« Tcharmil »,[7]signifie dans ce cas, l’application de « charmoula ».
Mais ces derniers temps, le terme a pris un autre sens.
En effet, pour « médiatiser » leurs pratiques dans le milieu de la délinquance, des jeunes ont choisi le terme « tcharmil » et désignent ainsi leurs comportements.
La problématique ne consiste pas à « spéculer » sur les raisons du choix de ce terme pour revendiquer une des contestations, dont le Maroc est coutumier.
Il ne s’agit pas non plus de chercher les raisons exactes qui font que ce « phénomène » est monté en épingle.
Les croyants et les croyantes[8] n’ignorent pas qu’au Maroc et ailleurs, où sévissent des « États » dits « musulmans »,[9] des personnes considérées comme « musulmanes », recourent à des attitudes néfastes et contribuent, par des conduites contraires au Message d’Allaah, à donner ainsi une image préjudiciable que d’aucuns tiennent à coller à l’Islaam.[10]
Des comportements malsains, nocifs, graves, criminels :
Recours à la violence délinquante, aux agressions, aux vols, à l’usurpation, au trafic de drogue, à l’alcoolisme, aux viols, à la pédophilie, aux fraudes, aux mensonges, aux tromperies, aux tricheries, au faux, à l’usage de faux, à la corruption et à de multiples autres formes de débauche et de turpitude.
Ces faits et d’autres sont inséparables du régime de l’imposture qui règne au Maroc, un « État » pion, dit « musulman », comme les autres « États » pions dits « musulman », au service du système colonialo-impérialo-sioniste.
Les employeurs de ce système, tiennent à avoir des employés serviles.
Ces employés sont généralement des tyrans avec le clan familial de criminels et les exécutants de basses œuvres, pour piller, s’enrichir, jouir, détruire, exterminer, sans jamais oublier de veiller aux intérêts de leurs employeurs.
Ces employés, assoiffés d’argent, d’horreurs, de vices et de sang, répandent la pourriture, commettent les crimes les plus abominables et les plus nauséabonds, recourent à la torture sous toutes ses formes, sodomisent et massacrent des hommes, violent, méprisent, humilient et tuent des femmes, maltraitent et font disparaître des enfants.
Ils ont des comptes bancaires partout, des lingots d’or, des pierres précieuses, des bijoux de grande valeur, des fermes modèles, des haras, des propriétés immobilières sans nombre, des palaces, des tableaux de peintres de renom, des cabarets, des boîtes de nuit, des voitures luxueuses, des avions, des bateaux.
Ils affament et détruisent avec l’appui de leurs employeurs, investissent sans compter dans les lieux de la débauche, se font livrer par vols entiers des débauchés dits stars, artistes et autres, des alcools et des drogues à profusion, des mets pour « civilisés » que les « barbares » ne connaissent même pas de nom, raffolent de sexe sans frontières, de pédophilie et de partouzes mondialistes.
Ils salissent et souillent tout, recourent à la tyrannie, à la corruption, à la dépravation, à la censure, aux usurpations, aux vols, aux impostures, aux falsifications, aux trafics, aux trahisons, aux tromperies, aux tricheries, aux enlèvements, aux séquestrations, aux emprisonnements, aux supplices, aux liquidations, aux tueries, aux massacres et autres à des degrés inimaginables.
Pour eux, l’humain est réduit à moins que rien.
L’Islaam les rejette, les dénonce, les condamne et les combat.
Leurs employeurs s’en débarrassent parfois lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement, pour les remplacer par leurs semblables en ayant recours à un « autre » discours destiné à maintenir la confusion, la manipulation et l’imposture.
Ces employeurs, qui connaissent mieux que quiconque leurs employés et qui n’ignorent rien de leurs crimes qu’ils entretiennent et qu’ils couvrent de mille et une manières afin de rester des employeurs et de continuer l’oppression, savent que ces « États » n’ont rien à voir avec l’Islaam et que depuis des lustres, l’État des croyants et des croyantes n’existe plus nulle part.
Ce ne sont pas ces « États » dits « musulmans », qui ont résisté, qui résistent et qui résisteront à la confusion, à la manipulation et à l’imposture.
C’est dans ce cadre que des jeunes démunis de tout, sans connaissance des valeurs de l’Islaam,
que le régime de l’imposture méconnaît, s’égarent dans des comportements condamnables, qui,  d’après eux, sont leur seul moyen de survivre.
Les « États » dits « musulmans » usent, lorsqu’ils se sentent menacés par cette contestation[11] et d’autres, de tous les moyens, afin d’éliminer les populations qui font face aux horreurs de l’oppression.[12]
Beaucoup s’acharnent sur ces jeunes contestataires qui recourent à la délinquance afin de survivre et déversent sur eux, encore et toujours, le plein d’ordures en utilisant des mots salis, enlaidis, abîmés, falsifiés, contaminés, détournés, trahis, dénaturés, nauséabonds.
Ils éructent, sèment la souillure, répandent les insanités jusqu’à perdre tout sens de la retenue.
C’est dire qu’il est très important pour les croyants et les croyantes, dans ce domaine, comme dans d’autres, d’être à l’écoute
Être à l’écoute, c’est se remémorer, s’interroger, réfléchir, analyser, comprendre, croire, aimer, partager, soutenir, accomplir, être reconnaissant, apprendre, réapprendre, se repentir, s’améliorer, choisir, agir, lutter, combattre, ne pas désespérer, construire, être confiant, témoigner, transmettre, devenir meilleur, résister.
Les croyants et les croyantes se doivent d’agir pour rappeler.
Rappeler afin que la mémoire résonne au rythme de mots inoubliés.
Rythme des couleurs originelles.
De la parure de la piété.

Rythme des graines qui germent.
Des fleurs qui embaument le temps et l’espace.
Rythme des invocations.
De la louange.
Rythme du Sens et du Lien.
De la Lumière.[13]
  
BOUAZZA




[1] le ʺrʺ roulé, marinade de poissons.
[2] Enlever la queue.
[3] Mhraaz (le ʺrʺ roulé), ustensile de cuisine composé d’un récipient de forme cylindrique et d’un pilon qui sert à broyer ce qu’il y a dans le récipient (graines, herbes ou autres).
[4] Une épice.
[5] Un poisson.
[6] Latifa Bennani-Smires, la cuisine Marocaine, Casablanca (Maroc), Almadariss, 1983, P. 89.
[7] Tchrmiil, le ʺrʺ roulé.
Mchrml (le ʺrʺ roulé ) signifie préparé avec chrmoula (le ʺrʺ roulé).
[8] Almouminoune wa almouminaate.
[9] Ou pas.
[10] L’Islaam, depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
L’Islaam n’est pas une question d’ethnie, de tribu, de clan, de classe sociale, de sexe, de couleur, de langue, de parti politique, de pays, de nationalité, d’Etat.
Les agressions, les représentations, les fantasmes, les mythes et tout ce qui en découle, ne peuvent jamais anéantir cette Vérité.
[11] Car c’est une contestation.
[12] Ce qui se passe en Syrie (et pas seulement en Syrie), montre les crimes que ces ʺÉtatsʺ dits ʺmusulmansʺ  commettent en exterminant, par tous les moyens, quiconque les conteste, au sein des populations qu’ils oppriment.

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