mercredi 2 juillet 2014

DESCENTE D’ESCALIER

Á la descente,[1] le « hnbl » de Zmmour[2] dont j’ai déjà parlé,[3] tapis tissé ras, sur fond rouge avec des motifs blancs, noirs et oranges embellis par des paillettes.[4]
Dans le coin, tout en cuivre jaune,[5] avec la partie supérieure transformée en sorte de vase avec des fleurs séchées, c’est « ttaasse ».[6]
Devenu « objet décoratif » !
Sa « fonctionnalité » n’est pas celle qu’il a au Mghrib.[7]
Là-bas, comme il est de règle par exemple de se laver les mains avant et après le repas, « ttaasse » est destiné à éviter à la personne reçue de se déplacer jusqu’à un point d’eau à cet effet.[8]
C’est en quelque sorte l’eau qui vient à elle.[9]
Ainsi donc, elle peut sans se déranger, se laver les mains, se rincer la bouche, et s’essuyer avant et après le partage du repas.
Une attention parmi d’autres, qui témoigne de l’importance de l’hospitalité.
Des os fléchissent en moi et ma tête est allumée de blancheur.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.[10]

 BOUAZZA



[1] Comme à la montée.
[2] Hanebal de Zemmour.
Ma mère était originaire de la région Zmmour, dans ce qui est appelé la chaîne des montagnes du Moyen Atlas au Maroc.
[3] Texte intitulé ʺLa montée d’escalierʺ.
[4] Ces paillettes (mozoune) d’embellissement ne résistent pas longtemps et se détachent assez vite.
[5] Il existe en d’autres métaux, et même en plastique.
[6] Lave-mains.
[7] Le "r" roulé, Maroc.
Cette "fonctionnalité" même là-bas, n’est plus ce qu’elle était.
[8] Le lave-mains est composé de deux parties : une partie supérieure pour verser l’eau, et une inférieure pour la recevoir.
[9] Chauffée lorsqu’il fait froid.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire